Qualification IFR

de | 30 avril 2015

Par où commencer ? La partie théorique surement, car c’est ce qui a « précipité » le passage de la qualif.

J’ai passé par correspondance (et en anglais, avec l’IAAG) l’ATPL théorique (pilote de ligne théorique) que j’ai fini en avril 2012. Donc 36 mois plus tard, ce super diplôme est bon à mettre à la poubelle : il ne sert plus à rien… Si on veut passer l’IFR ou le CPL (pilote professionnel) faut le faire avant. Et vu l’énergie mis dedans pour le faire (quand on bosse à coté et que le soir faut faire des QCM, car on va à l’essentiel…) on se dit qu’on ne le fera qu’une fois.

Mais quand on voit le prix qu’une qualif IR-SE (vol aux instrument monomoteur), cela est inaccessible (env. 17 000 €), sans parler des 2 mois nécessaires pour l’obtention de qualif (congés sans solde et donc coût encore supplémentaire). Il y a bien la qualif F/N IR (IR national) mais cela n’est valable qu’en France alors que je trouve que l’IFR est surtout utile à l’étranger. De plus les stages durent presque 2 mois ou sinon cela se passe en aéroclub et cela prend donc pas mal de temps. Je cherche un stage bloqué et rapide.

Et puis est arrivé ce que beaucoup de pilote attendais : le CB-IR ! CB pour « competency based » et plutôt adressé à des gens qui ont déjà de l’expérience (officielle) en IFR car une partie de cette expérience permet de réduire le nombre d’heure de vol / simu requis pendant la formation.

Reste à trouver une école qui propose le CB-IR et si possible en « intensif ». J’avais déjà fait quelques heures de vols chez Iroise Aéro Formation afin d’avoir l’expérience nécessaire en VSV pour le stage instructeur et ils viennent d’ouvrir cette formation. En plus un ami qui est FI, et même responsable des formations IFR dans cette école peut faire un stage accéléré.

Donc tout est réuni pour faire ce stage ! Il ne reste plus qu’à avoir 3 semaines de sans solde chez mon employeur… Après quelques discussions et ajustement des dates, c’est approuvé donc je serai à Brest du 2 au 21 février pour faire ma qualif IFR.


Arrivée à Brest le dimanche 1er février au soir avec un petit peu de pluie (…) pour prendre mon petit studio que j’aurai pendant 3 semaines. Aucuns problèmes et tout commence demain matin. Ca me tarde !

J’arrive chez Iroise Aéro Formation lundi 2 février à 8h30, pile à l’heure ! Au début y’a un peu de paperasse à faire, mais en 45 minutes c’est fini. Explication du planning prévisionnel sur 3 semaines. Au début ce sera alternance entre cours au sol et simu et ensuite on aura les vols.

Le premier cours c’est sur les instruments gyroscopiques, les circuits visuels, … Cela va assez vite car c’est déjà connu (et maitrisé). Ensuite c’est le calcul mental. Vent, cosinus/sinus, … la aussi c’est connu, mais déjà bien moins utilisé (et oui quand on enchaine les vols de voltige, les corrections de dérives ce n’est pas pareil dans un box qu’en IFR). Première matinée de fini et l’après-midi c’est le premier simu : au menu c’est du tricotage : on va essayer de faire des patrons afin de piloter précisément. Donc des carrés avec branche de 1 minute mais en montée ou descente, des ronds, …

Le premier cours « vraiment » IFR commence le second jour : les changements d’axes. Au début on s’amuse à répéter ce qu’est qu’un QDM, un QDR ou si on préfère parler en radial, … Ça c’est connu et maitrisé. Puis vient vraiment les nouveautés : les changements d’axes perpendiculaire, isocèles, égal distance et les variations spirales et circulaires.

Puis les cours s’enchaînent : hippodrome / attente (et les fameuses entrées), les procédures de vols aux instruments, les minimas opérationnels en aviation générale, application aux voyage et les approches RNAV. C’est le plus intéressant et après 15 années de simulation IFR sur IVAO j’avoue que j’ai plus que les bases… J’ai bien appris des choses comme les corrections de vent dans les attentes (les fameux « petits t », « tc » et « delta ») que je ne faisais pas sur Flight Simulator ou bien le pourquoi du nommage de certains points dans les SID et STAR (D272E par ex … je ne savais pas que le E c’était la distance en DME, soit 5 nm dans ce cas).

Entre les cours je fais pas mal de simu. Comme j’ai décidé de passer la qualif en « hautement intensif », tout va très vite et le premier jeudi soir on a déjà pas mal avancé.

Premier vol : enfin ! Bien qu’avant d’arriver à Brest je ne pensais pas toucher d’avion durant la première semaine, vendredi de la première semaine on part pour un premier vol local ! Il ne fait pas moche, mais ce n’est pas non plus le grand beau temps : à l’altitude de croisière je devrais être un peu IMC. Le but c’est de faire quelques changements d’axe et variations et aussi de (re)prendre en main l’avion.

Le départ est simple car on a le droit à l’omni 25L sur un cap nord. A la rotation je fais gaffe à ne pas mettre trop d’assiette car après 20 heures de simu en DA42, le DA40 monte moins…

En l’air pas de gros changement par rapport au simu et c’est bien là le gros intérêt : le G1000 à quelques minimes différences sont les mêmes. Seuls les vitesses et quelques pré-aff sont différents (mais sur un DA40 c’est facile).

Le vendredi soir, on a fait presque la moitié de la formation ( ! ) et je pars en WE pour me reposer (enfin faire du kite … vive la Bretagne).

Le lundi les nav commencent et autant « se faire plaisir » et choisir des destinations sympas (et en Bretagne faut aller voir les îles) : la première ce sera Brest – Jersey – Alderney – Morlaix – Brest. Le lendemain c’est Brest – Ouessant – Quimper – Guiscriff – Brest. Si vous suivez bien on est mercredi et une nouvelle île se présente à nous : Yeu. On passera avant par Lorient pour faire une approche radar de précision (PAR) et au retour ce sera Vannes. Jeudi et vendredi c’est « Off » pour les vols, on finit les simus. Une semaine bien remplie ! Petit WE de kite …

Lundi de la 3ième semaine je commence par un petit local car on était un peu en avance dans les heures de vols mais un guidage très large fait que le vol est un peu plus long que prévu… Lundi après-midi c’est le pré-test : A/R sur Vannes avec un autre FI de l’école. Briefing un peu raté pour ma part, on va en vol et la je dois faire une attente « TTI » (temps total imposé). On avait vu la formule mais jamais encore fait au simu ou en vol. Enfin c’est pour la beauté du geste car ce n’est plus du tout utilisé… Je n’ai pas la formule, on me la donne mais je la comprends mal donc au final je le fait au « feeling » et à 10 sec près c’est bon (et pour ceux qui suivent : y’avais du vent, donc des branches de 1 min ne suffisait pas ;-). Par contre faire une attente sur un point RNAV (car à Vannes c’est la RNAV qu’on a fait) me permet de découvrir (enfin re-découvrir) la fonction « OBS » du G1000. Super fonction … D’ailleurs c’est sur ce vol que j’ai vraiment découvert le givrage cellule … Il a fallu descendre !

Le pré-test est « validé » et le test est pour mercredi : un Cholet – Poitiers car l’inspecteur Brestois n’est pas disponible alors Valentin en trouve un chez Aeroways. La mardi pas de vol, pas de simu, … Un peu de kite en Finistère nord !

Mercredi matin, départ pour Cholet et donc ma dernière navigation dans la formation. Je découvre les créneaux au décollage a cause d’un problème de radar dans la région de Nantes …

Arrivée à Cholet, on mange avec mon testeur et c’est partit pour le test : vérification des papiers puis briefing et c’est partit pour le vol. Pas grand-chose à dire tout se passe vraiment bien… Le départ omni avec un G1000 c’est facile, ensuite j’ai eu une direct sur l’IAF de Poitiers pour l’ILS. Comme au simu je fais le tour d’attente mais j’avais eu une proposition de guidage. Je la joue stratégique : si je fais l’attente que j’ai prévue et déjà fait au simu cela m’évitera peut-être d’en avoir une autre que je n’ai pas prévue. L’ILS se passe bien, mais à la MVL (car c’était la 03 en service) je prends 400 ft dans la vent arrière (et oui, un avion pas compensé …). Re-départ vers Cholet (très vite transformé en omni) et la un peu de mania en VSV simulé : virage à « grande » inclinaison (45°), approche du décrochage, décrochage, panneau partiel, … Puis on repart sur Cholet. Je prépare la RNAV, tout se passe bien, j’ai le temps de bien briefer. Aucun soucis dans l’exécution et arrivée au sol … je suis qualifié IFR monomoteur !

Débriefing rapide, nouveau créneau au décollage (alors que le radar est réparé) mais l’AFIS nous appelle pour nous avertir et retour vers Brest (la croisière est plus tranquille !).

Au final la formation a été faite en 25h de simu FNPT II, 15h35 de vol, 1h45 de test (et 1h35 de retour vers Brest), le tout en 2 semaines et demi. Au niveau intensité, je trouve que c’était à peu près pareil que mon stage FI à l’ENAC. Je préparais mes vols le matin même (des fois assez tôt) car le soir je n’avais pas la motivation. De plus, le matin même on peut raisonnablement faire des hypothèses plus sérieuses sur la météo (on a déjà les TAF !).

Résumé des meilleurs moments en vidéo :

 

2 réflexions au sujet de « Qualification IFR »

  1. Jaurès

    Félicitation Antoine. Vu le temps passé pour la théorie çà valait la peine de mettre un coup de bourre pour la pratique. J’ai fait de même pour les certifs dans le monde professionnel. Encore bravo

    Répondre

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