Sortie club avec l’Aéroclub de Villeneuve sur Lot

de | 27 mars 2010

Les beaux jours reviennent et il est donc temps de sortir du vol local. Le nouveau chef pilote de l’aéroclub de Villeneuve sur Lot organise ce samedi une « sortie club ».

Une sortie club est assez simple à résumer : on prend le max d’avion, qu’on remplit du max de personne et on va tous au même endroit. Ça peut être très près, très loin ou entre les deux.

Afin d’y aller progressivement et pouvoir ainsi fédérer le maximum de personne (voir juste avant pourquoi), Mika (le chef pilote), a choisi une destination pas trop loin (mais pas trop près non plus) avec un petit « challenge » qu’est le vol dans un autre pays : l’Espagne. Mais pour que cela soit progressif, on ne va pas trop loin puisque les avions n’auront jamais été plus loin que 500 mètres de la frontière. Cependant le terrain étant contrôlé, cela représente tout de même un challenge supplémentaire.

La destination, pour ceux qui ne l’ont pas encore devinée, est San Sebastian. En fait c’est le terrain de San Sebastian qui est à Fontarabie, juste en face d’Hendaye au Pays Basque.  

Nous somme 12 pilotes à embarquer dans 4 avions : un Fournier RF6B (bi place), un Robin DR400 (4 places), un Cap 10 C (bi place) et un Cessna privé (4 places). Les avions sont donc tous plein et l’objectif fédérateur de la sortie est déjà rempli 🙂

Nous avons tous rendez-vous le vendredi soir au club afin de préparer la navigation. J’arrive après le travail vers 19h00 et ça bosse dur !

Mika et Jean Yves (les deux instructeurs de la sortie) donne des conseils à tous les pilotes. La météo n’annonce pas le grand beau temps. Un vent de sud assez fort est prévu (15 kts, rafales 30 kts) avec des nuages haut (supérieur à 4000 ft) et possibilité de pluie fine. Cela entrainera le lot de turbulence à cause des Pyrénées.

Afin que chacun puisse piloter de façon équitable, on fera un stop à l’aller comme au retour à Nogaro et Aire sur l’Adour. La pose du midi nous permettra d’aller se restaurer en Espagne.

La répartition dans les avions est faite par Mika selon les compétences de chacun. Pour ma part je piloterai le Cap 10 sur les banches Villeneuve sur Lot – Nogaro à l’aller et Aire sur l’Adour – Villeneuve sur Lot au retour. Les deux autres branches je serai dans le Robin afin d’aider les pilotes. Ça fait 10 ans que je pilote à Biarritz et je commence à bien connaitre le coin (et même que la DGAC a bien voulu me donner un FCL 1.028 to speak English in a plane).  J’aide donc lors de la préparation les pilotes qui se demande comment négocier tel ou tel itinéraire ou j’explique la façon la plus probable de comment les choses pourront se dérouler le lendemain.

La préparation se terminer, l’apéro commence (avec un cocktail Curaçao, rhum, malibu (et à ce qui parait du jus d’orange …)). Rendez-vous le lendemain à 9h00 afin de décoller à 10h00 : on n’est pas trop pressé, puisqu’on mange à 14h00 en Espagne. Repas du soir avec le couple présidentiel et un autre pilote et on part se coucher « promptement ».

Lever le matin à 7h50, et on part à l’aéroclub. On est bien à l’heure (et presque les premiers) à 8h55.

Tandis que Mika et un autre pilote sortent les avions et font les pleins, je m’occupe de la préparation de la météo et des NOTAMs pour les 4 avions. La météo prévoit toujours du vent (à San Sebastian, 200° 20 kts rafales 30). Ca fait cependant presque dans l’axe (piste 22).

A 9h45 tout le monde est arrivé, et on va s’installer dans les avions. Le Cap a de l’essence à l’arrière et c’est bien la première fois que je vais toucher au robinet d’essence de l’avion afin d’amorcer le réservoir (il est asséché car la voltige est interdite avec de l’essence dans le réservoir arrière).

On part en troisième après le Robin (n°2) et le Fournier. Comme à ma (mauvaise ?) habitude je n’ai qu’une carte et on verra en l’air pour les caps… Briefing parachute / évacuation à mon passager que j’attache (y’a des ceintures de partout dans cet avion :-), et on met en route. J’amorce ensuite le réservoir arrière : ca ratatouille pas mal, mais c’est fait. On décolle en piste 10 à cause du vent assez fort (15 kts du 120 env.). La remontée est faite doucement car avec autant de vent arrière les gouvernes peuvent s’inverser (vécu 2 semaines avant) : le souffle de l’hélice ne compense pas le vent arrière, pied à gauche, l’avion part à droite et si je freine trop fort on fait un passage par l’avant au sol… Mieux que les tests psychomoteurs des cadets ou de l’ENAC…

Aligné piste 10, on décolle. Cet avion est toujours aussi agréable à piloter ! Je prends cap au sud, mais pas assez … J’ai failli me perdre entre Villeneuve et Agen (temps gris, visi d’env. 10-12 km …), mais je me retrouve à Agen (je passe en fait à l’est d’Agen au lieu de l’ouest : même pas vu Golfech qui reste une zone interdite). J’ai bien mon GPS derrière mais navigant de moins en moins je me « botte le cul » à utiliser la carte…

Ensuite on poursuit vers le sud : Laplume, Condom, Eauze. Quelques manœuvres sous 1g après, on apprend que Marsan est actif et à priori les R34 sont imperméables : il faut descendre sous 800 ft sol. Avec juste une carte cela va encore corser la chose … On est tous sur la fréquence de Pyrénées et le Fournier est pas loin de notre position et on va aller le voir.

Ensuite on reprend la nav vers Nogaro et on s’intègre. Un peu de monde ce samedi matin : nos 3 avions arrivent en même temps, y’a du planeur et de l’hélico… Cela me rappelle un peu Lognes ou St Hubert à Montréal… Je suis n°2 derrière le Robin et bien qu’ayant réduit assez tôt, faut faire une finale assez lente pour avoir la piste. Ils dégagent, on est à 100 ft, on se pose. Poser le train classique du Cap 10 reste toujours pour moi un exercice à ne pas prendre à la légère. Derrière le Fournier se pose aussi juste après nous. On se gare chez Nogaro Aviation et on attend le Cessna qui arrive une petite heure après (il est allé faire un peu de tourisme dans le Lot et Garonne et le Gers).

Changement d’équipage et je m’installe dans le Robin. Je m’occupe de la nav et de la radio. Faut dire que vu le nombre de Nogaro – Biarritz que j’ai fait, je connais bien le coin. Le Cap décolle juste après nous après avoir (très) vite effacé les obstacles. Nous faisons le vol en patrouille : Aire, Hagetmau, le Bec du Gave, … Le Cap ne nous lâche pas 🙂 Par contre plus ça va, moins ça va : le vent se fait de plus en plus fort : prémices de turbulence mais surtout vitesse sol qui s’effondre… 80 kts au GPS…

Cap10

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On décide de faire un passage à Biarritz en patrouille à 500 ft / sol. Approchant la finale 27 de Biarritz, les turbulences se font sentir, mais sans « plus ». J’ai déjà eu bien plus fort par vent du sud. On va chercher BZ et on fait une longue finale. Passage bien dans l’axe mais avec une bonne dérive ! Il est temps de rompre la formation, le Cap met de la puissance et passe devant, comme s’il avait l’ai pressé de se poser … Nous on poursuit le long de la cote. Je montre tous les points aux passagers : la cote des Basque, Ilbaritz, la maison Latécoère, la plage de Bidart, les plages nord de St Jean de Luz et sa baie. On passe avec San Sebastian et on est autorisé sur une finale 22. On longe la route de la corniche, et on intercepte la finale juste au-dessus des Brickets. Le vent n’est pas aussi fort que prévu avec « seulement » 17 kts mais quasiment plus de rafales et presque dans l’axe. Posé pas cassé, on libère la piste et on a le droit à notre « follow me car » pour faire 200 mètres… Garé à côté du Cap qui s’est posé 2 minutes avant nous. Il doit être aux alentours de 12h30.

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L’aérogare est désert … On attend le Fournier et le Cessna qui arrivent… Le Fournier avec ses 100 ch a bien du mal contre ce vent. Vers 13h20 nous sommes tous réunis et un ami de Biarritz est venu nous rejoindre en voiture.

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Le restaurant est à 5 min en voiture et après une petite explication suite à une petite incompréhension on s’installe à table. Il est 14h00 …

On prend tous le même menu et cela permet de ne pas trop perdre de temps : la nuit aéronautique est à 19h35 … Entrée, poisson, viande (côte de bœuf excellente quasiment à volonté) et dessert. Une très bonne adresse 🙂

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Retour au terrain après un petit essai des freins (très efficaces) de la XC60 de Fred 🙂 Il est 16h30 et il ne faut pas trainer : on va payer les taxes et faire l’essence des 4 avions. Le Fournier part en premier dès que son essence est faite.

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Je suis dans le Robin et nous partons en second. Je m’occupe de la radio. On décolle en 22 et on suit la cote jusqu'à l’embouchure de l’Adour puis on fait route vers le Bec du Gave. Cette fois ci le vent nous pousse et cela avance vite ! Le Cap nous a rejoints et on fait le reste du vol en formation. Le Cap s’intègre en premier, on le suit et on pose à Aire. Le Fournier est bien arrivé avant nous cette fois ci. Quelle surprise de trouver à l’arrivée la douane volante… 3 douaniers dans un gros Cessna (206 peut être) qui viennent nous contrôler et nous demande si nous n’avons rien à déclarer … Surprenant, mais les 4 plans de vols ont du faire sonner l’alarme. Après un rapide contrôle du Robin nous rechangeons les équipages.

Pour la dernière branche (Aire sur l’Adour – Villeneuve sur Lot), je pilote le Cap 10. Je ne m’éternise pas : installation de ma passagère, ceintures, briefing évacuation / parachute, je m’installe mise en route et roulage directement après. Le Fournier vient de décoller et je le suis.
La nav sera principalement du cheminement : la route d’Aire à Nogaro. Ensuite c’est Eauze, Condom, Ouest Agen et je suis la route d’Agen à Villeneuve. J’arrive en premier à Villeneuve où un vent de 15-20 kts pleins travers m’attend … Intégration rapide (comprendre tour de piste en glissade) et me voilà à 400 ft en finale 10 bille au centre. Y’a de la dérive … Manche dans le vent (et pas un peu), plein palonnier à gauche, je pose franchement (de toute façon les kiss en Cap 10 ce sera pour dans quelques années) et roule au parking.

Le Fournier enchaine juste derrière suivi du Cessna et du Robin qui pose à 19h10.

Rangement des avions, remplissage des carnets divers et variés, …

La journée de vol est finie et s’est très bien passée. Un peu plus de 10 heures de vols sur les trois avions de l’aéroclub et pour beaucoup plein de découverte : les plans de vols, le vol en Espagne (même si cela été rapide), les météos pas toujours superbe, … L’objectif est donc pleinement rempli !

A bientôt pour la prochaine sortie 🙂

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