Vendredi 8 août 2025, WhatsApp, 18h07 : « Fouga a LAX 13-16 sept ? ». Le message se veux clair et concis et vient d’Alex ! Alex c’est mon pote de Biarritz avec qui j’ai appris à piloter, si vous regardez les archives de blog, il sera pas mal présent et il est copilote chez Air France sur A350. Il m’a déjà emmené faire du planeur à Santiago du Chili
Il ne me faut que quelques secondes pour cogiter : je serai en congés (déjà posées et acceptées) et j’enchaîne ensuite avec la qualification Montagne à Méribel, je ne vois aucun obstacle objectif pour refuser.
Appel à Alex, je confirme !!! Il me dit qu’il est en vol en désidérata (vol P pour les connaisseurs du planning Air France) donc faut attendre fin août que le planning soit confirmé mais dans l’idée je pars et il peut m’emmener
A côté de Los Angeles (LAX) il y a California City et sur l’aéroport municipal il y a Fred Bourdais : un collectionneur d’avions (on apprendra qu’il a 11 Fouga dont 5 en état de vols) et on peut aller voler avec lui. Et même si en France on peut faire du Fouga (ou autre avion de chasse), là ça n’a rien à voir : on est en place pilote et on pilote et on vole bas … Très bas… Il a aussi un Mig 15 et j’avoue que quitte à dépenser une petite somme, autant y aller.
Fin août, le planning est confirmé, donc je pars ! On confirme tout cela avec Fred, c’est bon pour lui mais pas de Mig 15 il est en maintenance, ça sera du Fouga. Je regarde comment rejoindre Charles de Gaulle, et ça sera par le TGV à Lyon car ensuite je dois aller sur Méribel. La veille je n’arrive pas à dormir donc je pars à 1h30 du matin de Toulouse pour Lyon St Ex, passage par les petites routes (c’est toujours 40 € de ne pas donné aux ASF, on ne se refait pas et surtout j’ai tout mon temps). On se retrouve avec Alex à la Direction Opérationnelle d’Air France à CDG quelques heures avant le vol et on regarde le vol. Un peu plus de 10 heures de vol en A350 avec deux copilotes et un captain. Alex part se reposer un peu et moi je m’en vais vers le circuit passager, ayant la chance d’avoir « le statut qui va bien chez Skyteam » je vais au salon Business qui est super vide le samedi (que c’est agréable). J’embarque à la toute fin et toute la première moitié du vol jusqu’au Canada est un couché de soleil sans fin et quand on arrive au-dessus du Groenland et que sa cote ouest se montre sous les nuages, c’est féérique.
Puis dès qu’on met du sud dans la route la nuit se lève, il est temps pour moi d’essayer de dormir un peu. L’Airbus A350 est tellement plus agréable que les avions d’une génération d’avant en termes de bruit et pressurisation que le vol en devient très agréable, surtout quand on peut étendre ces jambes
Arrivée à l’heure à LAX et après que la police ait résonné le passager qui a un peu troublé la quiétude du vol, nous voila parti à l’agence de location de voiture pour récupérer de quoi aller à California City le lendemain.
Je m’endors très rapidement à l’hôtel car en fait je n’ai pas vraiment dormi depuis 48h…
Levé 5h30 pour un départ 6h ! On assiste à un super lever de soleil sur les premières montagnes entre l’océan et le désert et on arrive à l’heure au terrain. J’ai relu la procédure de mise en route que Fred nous a envoyé car étant en place pilote certains boutons ne sont pas disponible en place instructeur. Un peu de mal à trouver ou est le point de rendez-vous mais Fred vient nous trouver et on le suit en voiture jusqu’à « chez lui ».
Après quelques explications et autres, vient le moment fatidique : l’installation ! Ce sont les mêmes ceintures que sur l’Epsilon et nos Fournier, c’est facile et ensuite tout va très très vite.
Mais c’est bien moi qui roule ! C’est des freins différentiels, la roulette n’est pas directrice, donc comme en DA40 ou SR22… Je m’aligne sur la piste et c’est parti pour17 000 trs/min puis plein pot comme dit Fred ! Ca accélère très très doucement… Mais ça arrive et même Fred dit que c’est un Airbus A340, avion connu pour réussir à monter car la terre est ronde appelé aussi l’avion avec 4 APU et un sèche-cheveux… Du coup j’ai envie d’initier la rotation un peu tôt…
On est en l’air, je rentre les trains et je vais chercher 180 kts et on monte quand même à 1500 ft/min vers 6500 ft. Fred contact le contrôleur pour leur dire qu’on va voler dans le canyon « Sidewinder » mais pas de bol, c’est fermé : y’a des feux et des hélicoptères en intervention. On va donc aller à coté et en prendre d’autre. Ça sera peut-être l’occasion de revenir, faire du Mig 15 et voler le Sidewinder
Avant de commencer à voler « bas », je prends un peu en main la bête et regarde les réactions et ça tourne vite, les commandes sont ultra précises et assez légères et surtout très homogènes. Je pense que je reste encore sur le Globe Swift pour les commandes les plus agréables que j’ai eu à tenir mais le Fouga arrive dans le top 3 (je ne peux enlever le Cap 10 F-GGYL du top 3 !). Bon le Fouga a quand même été l’avion de la Patrouille de France pendant des dizaines d’années.
Et le canyon arrive vite et c’est parti ! Au début je suis encore un peu haut mais je vais demander plusieurs fois à voler bas donc assez vite ça devient ultra grisant !
A un moment il y a une plaine avec des vaches faut donc les éviter ! Ça fait piloter
C’est un enchainement de suivi de route et de canyon ! Et quand y’a juste à voler droit, on vole vraiment bas ! Il ne faut pas se mettre sur la tranche, le bout d’aile toucherait !
Fred me fait réduire un moteur complétement : l’avion ne dévie pas d’un degré ! Les moteurs sont tellement proches de l’axe longitudinale que ça ne bouge pas. Bon je n’ai pas de qualif multimoteur mais j’imagine ce que cela pourrait faire…
Après un passage sur un terrain au milieu du désert, on prend de l’altitude et c’est parti pour quelques figures de voltiges : tonneaux et boucle. Sur la boucle, tellement habitué au Cap 10 et son manche non centré que je désaxe de 90°… J’en refait une avec un peu moins de désaxe.
Puis c’est déjà l’heure d’arriver : passage obligatoire, mais on a un PA28 dans le circuit… On temporise puis c’est le passage ! Vent arrière, sortie du train, volets, finale, et posé. Sans « mentir », je pense que jusqu’à l’arrondi j’ai tout le temps entièrement piloté. Après plus d’une heure de vol l’arrondi est fait en double et j’avais oublié les aérofreins donc Fred s’en occupe et freine l’avion. L’objectif ce n’est pas le lâché machine, donc pas de soucis ! Ouverture des verrières et alors qu’on n’entendait presque rien, le bruit strident des Marboré 2 se fait vraiment entendre.
Ça sera 1h07 de vol extraordinaire ! Une aventure à vivre quand on aime piloter bas et vite. Fred est vraiment une personne super sympa et les conditions de vols sont juste incomparable avec ce qu’on pourrait faire en France.
Maintenant place à la vidéo du vol :
Retour à LAX par un musée aéronautique « ouvert » (et gratuit) ou y’a quand même un B52 (à adopter), un 747 transportant la navette spatiale, un SR71 et plein d’avions de chasse…
A l’hôtel je rencontre un ami voltigeur et pilote chez Air France qui est aussi en escale à LAX également, le monde est si petit !
Le retour vers Paris se passe à merveille et je rentre vers Lyon ou m’attendent ma voiture et 12 jours de vol en montagne ! (j’espère monter la vidéo et faire un billet, mais cela prends du temps…).
Encore merci à Alex qui me fait voyager dans des conditions extraordinaires pour vivre des moments extraordinaires !!!





