On est dimanche et on devait aller à Castres pour la journée assister à une course aérienne avec une logistique un peu compliquée (atterrissage à Carcassonne puis location de voiture). Malheureusement, la vieille un crash a eu lieu à l’entrainement … Le meeting est annulé.
Après quelques coups de fil on arrive à réorganiser la journée. On ira en Espagne : Pamplona et Santa Cilia de Jaca. Mais le matin comme l’avion est libre je ferrai deux baptêmes de l’air.
Levé à 8h58 et reflexe : on va aux METAR et TAF. Météo France étant en grève on ferra sans TEMSI. Ce matin c’est volable. Pour cette après midi on verra un peu plus tard mais ca semble se confirmer vers un GO.
Arrivé au club vers 9h45 et je pars faire l’essence. Même si c’est des vols locaux courts (30 min de vol max), je préfère avoir de l’essence. On est à la limite du pilotage professionnel, alors faisons comme si… Ce sera donc deux baptêmes « normaux » : c’est la même famille mais ils sont nombreux.
Ma monture du jour étant le F-GPKF, un DR 400 140B on monte à 4 avec les pleins. La vieille en vol de nuit on avait 1200ft au vario mais la c’est 600 ft/min. Mais c’est déjà pas mal 🙂
Les baptêmes se passent très bien, et je pars chercher quelques cartes pour le vol en Espagne qui est confirmé. C’est toujours mieux d’avoir des cartes (l’idéal étant qu’elles soient toutes à jours …). Repas rapide et c’est partit pour la préparation du vol. Car comme on est sous plan de vol faut un peu (pas trop 🙂 réfléchir.
J’ai trois passagers : deux élèves pilotes et Guillaume, photographe attitré ! Rendez vous à 13h45, le départ est prévu à 14h15.
Le départ du club se fait à 14h10 mais on passe à l’essence avant. Avec 3h45 d’autonomie vaut mieux avoir tout ce que l’on peut à bord.
L’aller sur Pampelune ne se fait pas direct. Déjà il ne fait pas très beau et ca accroche un peu sur les Pyrénées et pour faire des branches équitemps faut un peu rallonger : tant mieux, y’a San Sebastian à voir.
Décollage 27 sans problème après s’être fait « Low Pass(é) » par un Cessna basé à San Sebastian. On a qu’à le suivre… Enfin la nav n’est pour le moment pas dur : along the coast line. Tiens je vais enfin utiliser mon FCL 1.028 (ca ne m’empêchais pas d’y aller avant…).
On passe la frontière matérialisé par la baie d’Hendaye et nous voila au Cap Figuier. Les commandes passent à droite et je commence à regarder par ou on va passer pour aller jusqu'à Pampelune (vaut mieux tard que jamais).
Ca c’est l’entrée du port industriel d’Irun, pas large …
On arrive vertical San Sé, en montée car devant y’a des cailloux et on suit l’autoroute qui va à Pampelune. Comme à mon habitude (c’est la deuxième fois), je me plante d’autoroute et récupère le bon 3 minutes après. Je me décide à brancher le GPS si on nous demande des choses spéciales (sachant que les espagnols adorent les « Say DME » et que je n’ai pas de DME). Y’a une approche IFR dans le coin et c’est 4000 ft max pour moi. 3500ft nous suffisent et une fois qu’on est sur la bonne autoroute la nav devient simple.
On passe avec Pampelune. Il doit y avoir un IFR aussi :
« F-KF, proceed N, remain West of the field ». Hum ils savent toujours aussi bien mixer IFR et VFR … Alors Novembre c’est le petit village perdu dans la montagne, les cartes de l’AENA étant à peu près merdique (du même types que les IGN millésime 1980, preuve à l’appui) je poursuis ma nav et au Y de l’autoroute cap 180 pendant 6 minutes.
On arrive au Y et on part plein sud. On rase bien les montagnes et on évite les vautours … Puis 3 minutes avant Novembre « F-KF join right base 15 ». L’IFR doit être au niveau 200 et la CTR est libre. Le GPS aide un peu, le GOTO qui va bien le temps de reconnaitre et il faut descendre. On garde la vitesse et on arrive assez vite en base droite. La piste est toujours belle. Je reste un peu au dessus du plan et fait une base rapprochée pour éviter les habitations. Pompe, phare, plein riche et la C/L finale est faite. Puis on me dit prendre la suivante à gauche et suivre le …. Le « Say again » est nécessaire et c’est la Yellow Car (mais ce n’est pas ces mots que l’ATC a utilisé la première fois). On suit la voiture jaune qui nous park au plus loin du bureau de piste …
Un instant on se demande si on vient nous chercher ou pas … On y va à pieds (au BDP). Les taxes ont prisent 250 % en quelques mois … 9,09 €… Avant on payait dans les 4 €. On paye et l’agent de piste me donne son numéro de téléphone pour fermer le plan de vol à Jaca, terrain non contrôlé (et activer le plan de vol sur Biarritz).
Puis on repart à l’avion. La « Securidad » qui passait par la, essaye tant bien que mal de nous dire qu’on devait porter un gilet fluorescent… Et oui on se déplace sur la zone avion. Mais le monsieur ne parlant pas anglais et moi ayant une note inavouable en espagnol au bac la communication n’est pas aisée.
Puis on met en route pour Santa Cilia de Jaca. La piste à convenance, on va donc minimiser le temps de taxi. Ce sera la 33 puis on montera dans une vent arrière main gauche. Les communications avec la tour est un peu compliquée…
« F-KF, taxi Hoding Point, report leaving the CTA ».
“F-KF, we need few minutes for engine test”
“F-KF, roger (avec l’accent) report ready to taxi”
La première clearance était pas mal … Je n’étais pas encore en l’air. Puis on a un code transpondeur. Pampelune aurait un radar maintenant ? Peut être qu’un jour un VFR pourra se trouver dans la CTA et un IFR en approche…
On remonte la piste et décollage. On voit sur les photos que l’aéroport est en extension … Y’avais un NOTAM d’ailleurs l’indiquant.
Puis on quitte rapidement la CTA et on quitte avec Pampelune. On a une fréquence FIS. Sur ce point pas de changement : on est avec les IFR au FL 300. Je ne les contacte pas et on poursuit sur Jaca. Puis en regardant l’ETA de mon GPS et le temps que j’ai mis dans le FPL je vois qu’il y a un truc qui cloche. Et oui ! J’allais oublier d’aller survoler le désert des Bardenas. C’est un « petit » désert qui ressemble un peu aux déserts de l’ouest des USA. J’y suis déjà allé une fois et c’est vrai que ca rassemble un peu (toute proportion gardée). Allez, cap au sud. On rencontre les habituelles éoliennes.
Du coup j’ai oublié de demandé si la D50 était active. C’est la zone d’entrainement des F16 de Saragosse. On est en plein WE et je prends le risque d’y aller … Un petit village perché est sur notre route. Dommage y’a une grue !
Puis on arrive au désert. Le soleil est revenu et ca ne turbule pas. On peut donc un peu descendre 🙂 C’est vraiment joli !
Mais à 220 km/h ca va vite et on met le cap sur Jaca. Vive le GPS 🙂 et on commence à monter : devant ca monte à 5000 ft. Il se met à pleuvoir doucement (mais c’était prévu). Jaca c’est un terrain un peu spécial. Il est marqué comme non contrôlé mais on nous répond toujours. J’arrive à S, je m’annonce, personne. Donc je me prépare à passer à Alt AD+1500ft soit 3800ft pour une intégration standard. En vue du terrain, quelqu’un m’annonce qu’il y a personne et que le vent est calme. Alors c’est partit, on est en longue finale 09 et on enchaine directement. Phare, pompe, plein riche et on réduit. Un cran puis deux aux volets, 500 ft finale. On vérifie la manche à air que le vent calme est vraiment calme : dans l’axe pour moins de 5 kts, c’est bon on poursuit !
En courte on aperçoit toutes les remorques de planeurs : et oui, Jaca est une destination très prisée pour faire du planeur… Mais aujourd’hui c’est un peu trop stable pour eux et ils sont tous au sol. Posé puis on dégage par le taxiway et y’a personne au parking. On prépare le demi-tour et on coupe le moteur. 50 min de vol bien sympa 🙂
Je fais visiter les installations à mes passagers. Le BdP est ouvert, la gentille demoiselle a déjà clôturer le plan de vol et activera celui du départ lors de notre décollage. Je montre la piscine qui est maintenant clôturée … Le bar ou la conso coute aussi peu cher (1 € la canette). On se pose sur la terrasse vue sur la piste. Puis un SR 22 G3 GTS (dégivré) est sortit … La Roys Rolls des monomoteurs. 180 kts de Vp, 4 personnes, les pleins, deux énormes écrans … Bref la classe. Mais le propriétaire a l’air d’être peu communiquant aujourd’hui.
On part à notre modeste DR 400 et on rentre vers Biarritz. Mise en route et roulage dans la foulée. Le vent est toujours faible mais plutôt est. Même si la 27 devrait passer on remonte toute la 09 et on décolle. Le Cirrus roule aussi mais il ne doit pas avoir assez de COM. Pas de message à la radio. Il dira quand même qu’il pénètre la 09 … A 2800ft, virage gauche, et on s’en va vers Biarritz. On pourrait voler direct, mais y’a un lac à aller voir. Entre deux montagnes culminant à 5000ft, le lac est à 2200 ft. Il n’y a personne et toujours aucune turbulence : on se met à 500 ft / lac. C’est la première fois que je peux autant descendre (et pourtant ca fait la 6° fois que je vais à Jaca).
La fin du lac arrive et faut monter. Vers 4000 ft on regarde sur la droite : la directe aurait été impossible : visi faible (2/3 km) nuage accroché … Dans les montagnes ca ne fait pas bon ménage. On arrive à la base d’une couche vers 5000 ft mais cette couche se dessoude et on passe On Top. J’aurai bien mis la réchauffe pitot mais y’en a pas. On monte direct sur Biarritz jusqu'à 8500 ft. C’est magnifique 🙂 Mais faut pouvoir descendre. Et dessous c’est plutôt mal pavé… L’ATIS de Biarritz n’est pas très convaincant (BKN 050 et BKN 060). La frontière dans 15 nm et ca commence à bien se dessouder…
On passe avec Biarritz Info au moment ou « Rouge Gorge » annonce que la piste est réouverte que l’avion est au parking aéroclub… Oups … Que c’est-il passé ? Devant ca se dessoude totalement, on se met en descente à 2450 trs et 500ft/min on a un bon 130 kts sol.
On quitte nos derniers nuages et le Pays Basque que l’on commence à connaitre apparait devant nous : la Rhune à notre gauche puis les Trois Couronnes. Fontarabie, Jaizkibel et Hendaye puis la falaise jusqu'à la baie de Saint Jean de Luz. On devine le terrain devant. Mais avant ce sera Cambo les Bains avec l’Arnagua, la maison d’Edmond Rostand puis Ustaritz, la colline de St Barbe (S). On arrive en base rapproché en visant la mi-piste. En finale on me demande si je peux faire la première bretelle, ca pourrait le faire en glissant volets sortis mais après 4h de vol en 24h et un peu de fatigue vaut mieux se poser « droit ».
On roule à l’essence, on a consommé 69 litres (estimé à 68, y’a des restes du TAJP) pour 2h25 de vols. Au retour vers le club, on laisse passer deux arrivées IFR. Sympa les CDB nous disent tous les 2 bonjours. Réponse amicale… On partage tous le même ciel 🙂
Enfin, un vol très sympa, des conditions météos allant du très beau temps à bien moins beau. De tous les paysages et tout ca en moins de 2h30 de vols. Le local c’est bien mais faut un peu bouger aussi. La prochaine grande nav ? Allez je l’écris : la Corses par les Baléares au départ de Biarritz … A lire mi aout si la météo est de la partie…
Salut
Ca doit vraiment etre chouette le pays basque vu du ciel… déjà que du haut de la Rhune c’est beau alors encore plus haut…
Faudra que je pense à faire un tour un jour, c’est pas trop loin (je suis de Bordeaux).
Voyage sympathique et tres belles photos en tout cas.
Bonne continuation
Alexis
Animateur LFBD sur IVAO
PS : c’est quoi cette note inavouable en espagnol ?? 😉
Bonjour,
Maintenant que j’ai un diplôme de plus que le bac y’a prescription … La note n’était pas supérieur à 6 (/20) … Elle est donc avouable puisque avouée 🙂