Un aller / retour dominical vers Ottawa.
Bonjour à tous,
Aujourd’hui nous allons nous « civiliser ». Oublions les vols plus ou moins locaux et partons à la capitale. On pourrait croire que la capitale « officielle » du Canada est Toronto mais non c’est bien Ottawa. A vol d’oiseau c’est à 100 nm environ de Montréal. Ca ne fait pas trop loin. Ca s’annonce bien mais c’était loin d’être ma meilleurs nav.
Tout commence le matin. On est dimanche 11 mars. Je ne sais pas trop pourquoi mais nos amis d’outre Atlantiques aiment se différencier des Européens. Bref, ce jour a été choisi pour le changement d’heure. Bref, le vol est prévu à 14h00, je me lève à 9h00 (faut faire la nav). Oui mais je me lève donc à 10h00. De plus, le retour est prévu au couché de soleil vers les 18h00. Oui mais le soleil se couche donc vers les 19h00. Vous suivez ? Si non : j’ai déjà une heure de retard !
Deux amis de promos viennent avec moi, dont un qui as déjà quelques heures et qui veut participer à la préparation. Je ne vais pas avoir le temps de faire beaucoup de pédagogie … Préparation rapide. Je sors les logs vierges et le formulaire de plan de vol. On fait un peu de tourisme aussi donc départ par le nord et ensuite on fait route quasi directe sur Gatineau (coté nord d’Ottawa et au Québec). Tiens je vais (enfin) survoler l’Ontario (je n’y suis jamais allé … sic).
La préparation va bien jusqu’au moment ou l’on voit une zone CYA-256(S). Je pense que c’est une zone à service consultatif (mais qu’est que c’est ? …). Je ne trouve pas ce que cette zone est vraiment. Bon et bien on verra … (belle mentalité me direz vous).
L’arrivée sur Gatineau est quant à elle plus problématique. C’est une CTR E (même nos cher technocrates de la DGAC ont vu que c’était une connerie) avec une sorte d’AFIS. Bref, une fois de plus on verra en vol !
Le retour est prévu par une verticale de la ville. Y’a Ottawa Intl pas loin et faudra gérer bien tout de même (vous verrez que la j’ai un peu cafouillé).
Le retour sur Montréal est quand à lui tranquille… On rejoindra le St Laurent et après c’est un peu « mon bac à sable ». Je connais …
On arrive donc à 13h40 à l’école d’aviation. Encore quelqu’un de nouveau au dispatch. Clef de l’avion et je descends déposer le plan de vol et prendre la dernière météo. J’avais pris les NOTAMs le matin. Ca va se finir dans un CAVOK général donc c’est bien. Un peu de vent (15 / 18 kts de vent du 270°). Les pistes au départ sont des 24 ca va (enfin c’est ce que je pensais …).
Je sors sur le tarmac et la … pas d’avion. Mais si j’ai les clefs dans la main il ne doit pas être en vol. Le carnet de route indiquait qu’il sort de 50H. Il doit donc être dans le hangar. On va voir à l’intérieur (en France je prends des initiatives … ici je ne préfère pas). On sort l’avion, prévol (ca va vite y’a pas de neige ou de glace). Y’a la moitié d’un plein, ca ne vas pas. On appelle l’essencier … On remet 25 gallons, et on s’installe. On est un peu en retard sur l’horaire du plan de vol alors j’active la mise en route.
On en revient à notre vent. Je ne sais pas quel blocage psychologique ou psychomoteurs les nord-américains ont avec le vent mais ce qui est sur c’est qu’il s’en méfie. A tel point de mettre le bordel sur l’aérodrome. Y’a deux belles pistes parallèles et en temps normal ca débite super bien ! La on est en « opération de piste qui se croisent » et St Hubert n’est pas vraiment fait pour avoir la 28 en service. Comment réagiriez vous : « QXV avancez jusqu’aux premières lignes jaunes ». Bref, il faut avancer jusqu’au 1° point d’arrêt que l’on voit. Heureusement je le savais avant …
Enfin, on est n°4 au départ et on a donc tout le temps de faire de belles C/L et briefing. Enfin on est autorisé, ca décolle vite, et on dégage l’axe vers Boucherville (sortie nord). La montée vers 1500ft max initialement.
Quatre minutes après le décollage on passe avec le terminal de Montréal et on demande 2500ft. Petite séquence de guidage radar (on est en classe C) pour passer dans les arrivées de Trudeau (tiens les liners eux ils se posent en 24). Et puis on nous dit direct Gatineau. On ne me l’avait jamais faite celle la ! Mais je me suis rendu compte quelques minutes avant que le magnifique GPS 296 ne fonctionnait pas. Pas de satellites … Certainement un oublie de rebranchement après la 50H. Il fait beau, on a 2 VOR et un ADF et il faut suivre la rivière … On s’en sortira !
Mon copilote a l’avion bien en main. J’indique juste des +5° ou des -10° … J’ai trouvé un avion avec un super PA !
20 kts au sol … Surement 30 en l’air. On n’avance pas. Comme je ne sais plus trop quoi faire, je prends mon petit GPS III Pilot. La dernière synchro a été faite à Biarritz. 5 minutes plus tard, le verdict tombe : 85 kts de vitesse sol. Enfin je m’en doutais bien, ayant bien estimé le temps entre deux points avec un Fb pour 90kts. La base de données du GPS est celle de l’Europe (d’ailleurs la directe sur BTZ donne 3000 nm mais y’a pas de temps annoncé lol) je rentre CYND (Gatineau) en base de donnée.
J’approche la zone CYA machin … A première vue ca ne gène personne que je passe par la. Et donc je poursuis. On est en « croisière » tout se passe bien et je vais donc faire un petit aparté.
En France on est connu pour avoir un espace complexe. Je ne le renie pas du tout. Par contre, il faut avouer qu’on a des cartes claires et bien faites. Certains préfère peut être les Jepessen (voir le guide Delage (sic)) mais les VAC du SIA sont très lisible. Les cartes IGN le sont tout aussi. Ici c’est sombre, mal foutu (pour les cartes) et les pseudos VAC sont illisibles et inoperationnelle !!! Dans un gros bouquin (on pourrait penser à la bible mais non) est regroupé tout les terrains du … Canada ! Bref, déjà qu’en France avoir les terrains de Poitiers quand je suis à Biarritz je m’en fous, mais alors la, Vancouver alors que je suis à Montréal … Je ne sais pas comment font les Canadiens mais j’ai été bête de vouloir acheter la doc officielle. J’aurais du prendre Jepessen. Seul point positif, les cartes au 1/250 000 qui elles sont lisibles. Leurs cartes me rappelle un peu nos anciennes IGN (et pour le coté sombre il faut regarder au dessus des Alpes et Pyrénées). Illustration :
Mais revenons à nos moutons. Je quitte avec Montréal et passe dans 5 min avec Ottawa. Petit doute (mais tout petit) : francais / anglais ou english only ? On passe sur la fréquence un peu avant et on voit bien que ca cause Français. J’y vais aussi en Français alors. On est juste au sud de la rivière des Outaouais et on se dirige directement vers Gatineau. Après notre dur remontée face au vent (mais je salive presque déjà en pensant au retour), on arrive avec Gatineau Radio. Donc c’est une sorte d’AFIS. Ca cause anglais et français. La on voit bien que comprendre les deux langues est essentiel ! Comme en France les gens demande l’autorisation d’atterrir ou décoller. Comme en France la personne dit : A votre convenance, le vent XXX. D’ailleurs c’est la phrase qui doit dire le plus. On suit un C150, on fait la verticale. Le 150 passe avant un autre traffic. On se retrouve donc n°3. On ralentit car un 150 ca n’avance pas beaucoup. Et puis je n’ai pas vraiment envie de remettre les gaz. Base, finale et on se pose. Le vent est dans l’axe donc ca se passe bien. On dégage assez vite car derrière y’a du monde. C’est l’heure du hub.
J’arrive au parking et le (les) 150 sont au fait une nav école d’une des écoles d’aviation de St Hubert. J’ai indiqué un stop de 30 min à Gatineau (et oui ! Un seul plan de vol même si arrêt complet ! ca c’est bien).On « visite » le terminal qui somme toute est pas si mal que cela. Y’a même des vols réguliers !
Bon retour sur Montréal. Avec un départ initial sur l’ouest pour voir la ville. J’y vais un peu sans préparation. Décollage. La route prévue c’est Rockliffe puis OW (NDB). Je ne veux pas trop aller plus au dessus de l’ouest car y’a des zones interdites de survol (parlement notamment). Décollage normal et juste après je passe avec la tour d’Ottawa. Je m’annonce vertical Rockliffe. Et dans ma précipitation j’ai cru qu’il fallait être avec la CTR d’Ottawa et pas avec Rockliffe. Pas de chance. Ottawa m’envoie presto chez eux. Et la belle idiotie de ma part : je change la fréquence et appel Rockliffe. Et c’est Ottawa qui me répond. Une fois, deux fois et même trois fois ! Au bout de la troisième Ottawa me dit que je suis à présent en dehors de la zone de Rockliffe. Je reste donc avec Ottawa. Je ne mets pas longtemps à comprendre ce qui c’est passé ! Deux COM. J’étais en COM 2, et réglais la COM 1. Dans la boite de mélange je n’ai pas switcher. C’est ca l’expérience ? …
Le NDB OW marche bien. Tous les autres que j’ai essayé de « tracker » me faisait tourner l’aiguilles un peu n’importe comment. Lui il est presque stable. On passe verticale et je prends alors la radiale 120 du VOR d’Ottawa. Y’a plus dur comme nav …
On a à présent 130 kts sol. Le St Laurent arrive vite. On passe avec le terminal de St Laurent. J’essaye de demander quelques chose d’un peu « prétentieux » : rejoindre le circuit ville Marie directement de Beauharnois. Refusé (départ en plein dans mes midis). Après Beauharnois on peut faire direct le Pont Mercier puis rejoindre le centre ville puis le pont Victoria. J’ai un autre copilote (qui as eu le temps de s’entrainer avant au dessus de la campagne et la ca va). Moi j’en profite et donc je photographie à fond. L’arrivée est prete : ce sera la 28, les fréquences déjà rentrés.
On arrive avec St Hubert tour. N°2 derrière un C150 (un de ceux d’Ottawa) mais avec le soleil je ne le vois pas. Vent arrière. C’est la première fois que je prends la 28 et après coup j’ai bien vu que j’ai fait un circuit assez « large » : la vent arrière est trop allongé mais comme je ne voyais pas le n°1 … Base avec un peu un bon angle de dérive, finale lente … On me demande de poser long (la piste fait 1000m). Je pose au milieu … On dégage et je suis le C150. Le retour est complexe car on recroise pas mal de piste (active ou pas). Enfin la je connais et puis je fais le mouton : je suis le C150 !
Arrivée au bloc … On range l’avion et on rentre chez nous !
En résumé, une belle nav (même si le pays est un peu plat). Peut être le dernier vol au Pays des Caribous avant longtemps … Si j’ai le temps dans un mois j’essaierai de refaire un nav sur St Donat (au nord dans les Laurentides).
c’est bien sympa tout ça, as well, A quand la meme en King Air ? 😉
Thanks for sharing.
A+
Julien
Salut Antoine,
Je découvre ton blog ainsi que ce très sympathique article sur cette nav au Canada. J’ai pu voler moi-même à Montréal au départ de St Hubert l’été dernier et j’en garde d’excellents souvenirs (l’article sur mon blog est ici : http://imagin-air.over-blog.com/art… ).
Merci pour ce beau récit.
Aurélien
Excellent tout ça !!!
Ici on a déjà dépassé les 20 degrès… ça donne envie !!!!
Vivement la suite ^_^
Amicalement,
tibo :o)
EPOUSTOUFLANT…si on m’avait dit que tu pouvais écrire un truc comme sa avant que je le vois je ne sais pas si je l’aurais cru…!!!
Si tu es plutot réservé dans la vie tu ne l’es pas du tout devant ton ordi…j’envie presque la nana a qui tu va écrire des lettres!!!
Au moins je vois que tu as moins besoin de lecons en aviation que en cata!!!
Encore bravo pour ton courage et ta patience!!!
Alex