Avant de commencer raconter mon histoire, un petit « briefing » sur les différentes étapes pour devenir moniteur fédéral (MF) en voile légère à l’époque ou cela s’est passé pour moi (ca a en effet changé depuis).
Pour être MF il faut réussir différentes étapes. Elles sont consécutives et on ne peut pas les faire dans l’ordre que l’on veut. L’ordre est « logique ».
Tout d’abord, il faut être sur qu’on a le niveau pratique, mais aussi théorique. Cette étape c’est l’A2C1 (ne cherchez pas des acronymes … la fédération de voile a du les choisir « au hasard »). Une fois que l’on a montré que l’on sait à peu prés naviguer (le niveau A2C1 n’est, sommes toute, pas très élevé pour un pratiquant régulier), il faut apprendre à transmettre sa passion. C’est de la pédagogie et c’est le stage B1. Une fois réussi, un stage « d’essai » sous la tutelle d’un moniteur expérimenté finit notre formation « officielle », c’est le stage D1. Je parle de formation officielle car des que l’on est sur l’eau (et sur terre) on essaye de s’améliorer.
En toute théorie, un stage A2C1 dure une semaine (en voile légère). Le B1 dure deux semaines. Et le D1 au minimum 2 semaines.
A l’issue de toutes ces étapes on peut prétendre à être MF. Cela nous permet d’encadrer des stages de voiles dans tous les clubs de France ayant un label Fédération Française de Voile (de mémoire plus de 500 clubs en France). On peut aussi être rémunéré mais cela ne peut pas être notre travail « principal ». Ainsi un nombre maxi par an de journée d’encadrement rémunéré s’appliquent à tous les MF.
Voila à présent comment c’est passé ma formation.
Je m’inscris aux Glénans pour faire ma formation. Pour trois raisons. Tout d’abord je trouve par la formation par les clubs/ligues très légère (je me trompe peut être …). Ensuite, j’ai envie de découvrir un autre plan d’eau : la Bretagne. Les Glénans sont donc l’idéal. La troisième raison découle de la seconde. Les Glénans ont réputation de meilleure école de voile d’Europe. Allons donc le vérifier !
Carte du terrain de jeu (cliquez pour agrandir).
Je m’inscris donc pour le stage A2C1 du mois de Pacques 2002. Il se déroule à Penfret dans l’archipel de Glénan. Ce stage est légèrement détaillé dans le catalogue. C’est une validation des acquis pratique et théorique. Le mot validation parle de lui même : on n’est pas la pour tout apprendre. Bien sur on va découvrir des nouveaux tuyaux, des petites méthodes, … Mais on ne va pas apprendre à naviguer à partir de rien. Il faut donc avoir un niveau initial. Après conseil à droite à gauche, je pense avoir le niveau demandé. Du moins en pratique, car en théorie je n’ai pas vraiment cherché à apprendre des choses. Mais mon bagage scolaire (je suis alors en terminale S) et mes connaissances aéronautique (y’a le mot nautique dedans …) devraient me permettre d’avoir le niveau.
Les Glénans c’est une grande association, né de la volonté de quelques hommes et femmes (dont Hélène et Philippe Viannay) de venir en aide aux jeunes au sortir de la seconde guerre mondiale. Je ne vous ferrai pas l’histoire des Glénans, mais la vie à terre y est réputée assez rude, à l’ancienne. Différents témoignages me le confirme. De plus nous seront à Pacques, et il ne ferra pas forcement « doux ». J’ai déjà navigué sous des averses de neige et par force 7 à 4°C, mais pas pendant une semaine. Au maximum deux jours lors de régates. Se lever le matin, et devoir rentrer dans une combinaison humide m’est (très) désagréables (certaines personnes sont insensible …). Je prévois donc l’artillerie lourde : une combi 4/3 (pour les connaisseurs), bonnet, chaussons néoprène, une seconde combi plus légère. Je ne prends pas de combi sèche (car je suis contre son utilisation en voile légère). J’ai même prévu un masque de ski (contre les embruns), pour ceux qui ont déjà fait cata de sport à plus de 25kts doivent comprendre de quoi je parle.
Ca n’a pas grand-chose à voir avec la formation mais le voyage aller est déjà en soi une expédition. On est proche de Pacques, et je dois aller de Saint Jean de Luz à Concarneau. Il faut pour cela monter à Paris, prendre ensuite le train de nuit qui se rend sur Quimper, descendre à Rosporden et ensuite prendre le bus jusqu’au port de commerce de Concarneau et marcher (avec l’artillerie lourde …) jusqu’au centre des Glénans à environ 500m du port. Je devais avoir 16 ans, et il est vrai que une fois à Concarneau (au port) j’ai fait « le mouton » : en gros, le train s’est vidé à Rosporden. Le bus s’est alors remplis des mêmes personnes et personne n’est monté ou descendu avant le port de Concarneau (il devait être 7h du matin …). Une fois descendu du bus je ne savais pas trop où aller … J’ai suivi et je me suis retrouvé … au centre des Glénans ! Il doit donc être 8h00 du matin et le bateau qui nous emmène à l’archipel part à 14h00. On a donc le temps … de ne rien faire.
On retourne au port de commerce, et on embarque sur le bateau. Aujourd’hui il fait beau. On fait route à 10-12 nœuds, vent arrière. Dans quelques jours je dirai que le vent vitesse est nul. Ca permet de dormir au pont supérieur et de profiter du soleil. Bronzer à Pacques en Bretagne : possible !
Plus on s’approche des iles, plus je me rends compte que le bateau n’a pas la place d’accoster. Ce sont des prames (définitions aux Glénans : bateaux en alu de 12 personnes avec un moteur de 6cv qui tombe souvent en panne) qui font des allers / retour entre la calle et le bateau. On n’est pas nombreux et cela va assez vite. Il faut enlever les chaussures … (en bon parisien cela m’énerve). On décharge toutes les prames des gros sacs et on les charge sur un tracteur. Ca c’est cool ! Après avoir marché 10 min environ on arrive au centre de l’ile et il y a quelques habitations. En effet, cela n’a pas l’air d’être le club med … On nous explique en 5 min ce qu’il va se passer pour les prochaines heures. Je m’installe dans un dortoir et y ressort. Maintenant on va se séparer par stage. Je découvre mes moniteurs : Xavier et Yves. Ils ont l’air « gaillard ». Le temps n’a pas changé et il fait très bon ! On est à l’abri du peu de vent.
Xavier et Yves nous expliquent l’objectif du stage, l’organisation générale (dont les bordées …). Beaucoup d’info en peu de temps. Puis après on va aux bateaux. Ils sont tous alignés sur la plage. Ce sont des Hobie Cat 16 (HC16). A terre, l’équipement a l’air d’être sommaire. La les bateaux sont « vieux » d’une semaine. On est en 2002 et les numéros de voiles sont des 106XXX. Bref, la c’est TOP. Le HC16 c’est LE cata de sport. Plus de 100 000 unités vendues. Construit par un Californien pour se faire plaisir dans les vagues de Santa Cruz … Une valeur sure et surtout une garantie d’en trouver presque partout. De plus, il n’est pas facile à naviguer par rapport aux nouveaux cata que l’on fait maintenant.
Au début de chaque stage, on fait un inventaire du catamaran. Pour tout vérifier. De plus, on aura à le faire une fois moniteurs avec (et sans …) nos futur stagiaires. C’est en plus un (très) bon moyen de connaitre tout les composants de notre engin. J’apprends à l’occasion un nouveau mot : l’itag de GV. La partie métallique de la drisse de GV. Certains stagiaires connaissent bien les Glénans (quand je mets un s je parle de l’association, sans s je parle de l’archipel). D’autre sont venus il y a quelques dizaines d’années et reviennent et enfin d’autre comme moi découvre totalement. L’inventaire de chaque cata est fait et quelques modifications / optimisation sont à faire. Notamment retendre un ou deux trampolines. Naviguant sur Dart 18, la technique est réellement différente car on l’enlève tous les soirs. J’apprends donc comment retendre efficacement un trampo de H16 (avec les palans qui déforment (de façon élastique) temporairement le cadre). Naviguer avec un trampo détendu est dangereux car il intervient de façon assez importante dans la rigidité de l’ensemble du bateau.
Si j’ai bon souvenir (j’écris cela 5 ans après …), on ne navigue pas le 1° jour (mais je ne suis plus sur).
Le soir, le chef d’ile (encore si j’ai bon souvenir : Olivier), vient nous faire le « briefing général » entre la fin du plat et le dessert : explication de vie sur l’ile, pourquoi ci (les 7 poubelles par ex), pourquoi ca (l’éolienne et l’électricité sur l’ile), …
On commence les topos théoriques le 1° soir. Notre salle est à « sémaph » (le sémaphore). Il fait nuit et c’est à 10 min à pied. Ca fait une promenade digestive et je n’ai pas oublié ma lampe de poche ! Je ne me souviens pas du sujet de notre 1° cours…
On fini vers 23h30. Le tempo est donné. On a une semaine pour apprendre (comprendre ?) pas mal de notions. Entre autre : aéro/hydro (nom barbare donné l’étude la mécanique du voilier), météo, marée, chronologie, sécurité, balisage, … La bonne surprise du jour est le petit manuel que Xavier et Yves nous ont fait. Une quarantaine de pages ou est résumé toutes les infos. Il faut bien sur écouter, comprendre, et noter les compléments mais cela permet (je trouve) de pouvoir mieux écouter. Et après ca reste un super document (mais ca on le savait pas encore).
Le lendemain on va à l’eau. Si j’ai bonne mémoire, il n’y a pas trop de vent. On doit en profiter pour s’amuser à dessaler, et montrer à nos formateurs ce que l’on sait à peu prés faire. Ca me permet de découvrir un autre plan d’eau. Et la je suis totalement paumé. A Saint Jean de Luz, j’y navigue depuis toujours. Je connais donc bien l’endroit. En régate, on va au comité, et puis on tourne… Mais la, y’a plein d’iles, de cailloux, les noms se ressemblent, … Pour tout avouer, même à la fin du stage j’ai encore du mal. Et puis quand il fait beau ou bien quand y’a force 6, l’archipel n’est pas le même. Le lagon (eaux intérieur) habituellement si calme et paisible peut devenir moins amical… Heureusement aujourd’hui (et comme à chaque fois) on fait le mouton : on suit les monos ! Comme en sortant du bus à Concarneau. Ca m’apprend quelque chose : réguler son allure. C’est bête à dire, mais entre la fin de mes stages de voiles d’été et maintenant, je n’ai quasiment jamais eu besoin de réguler mon allure. Quand on navigue tout seul on ne freine pas exprès. L’arrivée de plage ou le départ seront des moments ou l’on ferra attention mais on ne régule pas par rapport à quelqu’un. En régate, on ne ralentit jamais …
Un rappel, il devait y avoir F5/6, on était grand largue (on revenait d’entrainement d’arrivée de cale à Drenec (ile à l’ouest)), je suis juste derrière Xavier et Yves et derrière ca ne suit pas. Ils se mettent plein vent arrière et bordent à fond ! J’hallucine !!! Ils sont scotchés net (on avançait bien …). On me dit (gentiment lol) de ralentir … Politique du mouton, je borde tout et on ralentit. C’est magique … Faut dire qu’avant je n’avais eu la raison de ralentir en maintenant le cap.
Un autre moment est la nav après le topo « régate ». Il y a du vent ce jours la (F5 je pense). On va faire une mini régate. Un parcours banane. Je suis à la barre à la première manche (avec Mattias comme équipier). J’ai ma montre réglé. Proche du « comité » (un bib de 6cv …). 6 min. Top compte à rebours. Quelques manœuvres après et on passe la ligne de départ quasiment dans la seconde et en première position (et tribord …). Je crois que les autres n’ont pas fait de régates avant (ou peu). J’en vois vent arrière en train d’empanner au moment ou la ligne s’ouvre … Bref, on part vite au double trap et on remporte la manche (avec je crois 6 min d’avance sur la second pour une manche de moins de 10 minutes …). La régate (et surtout par vent fort) c’est celui qui ferra le moins d’erreur. Ca ne sert à rien de maitriser le grand largue par force 6 double trap si c’est pour dessaler assez souvent. Vue la taille du parcours, le moindre dessalage et c’est fini. Ce n’est pas un raid … Donc il faut savoir attaquer mais pas trop. La seconde manche c’est Mattias à la barre. On n’a pas la relation « barreur / équipier » traditionnelle car on ne se connait pas assez. Donc le barreur gère la trajectoire et la tactique. Je le laisse découvrir ce milieu.
Le rythme du stage est très impressionnant. Quand il n’y a pas de vent on fait de la théorie (ca n’arrive pas souvent car il y’a pas mal de vent), le soir on en fait aussi (fin vers 23h00 / 23h30), et des qu’il y a un peu de temps on navigue. Ma combi n’a donc jamais le temps de sécher … Je commence à m’habituer à rentrer dedans alors qu’elle est mouillée.
Je me souviens d’une super nav … Elle avait (très) mal commencée. Après un cours théorique, Xavier et Yves nous laisse le choix entre une nav « plaisir » ou se reposer. Les conditions sont optimales. Soleil qui descend doucement (fin d’après midi), vent assez stable et plutôt beau temps mais frais (on dira après le cours de météo qu’on est dans une traîne …)). Seulement c’est déjà plus que la moitié du stage et on commence à fatiguer. Il y a un non quasi général (je soutiens aussi le non …). Mais au fait ce n’était pas vraiment un choix … On part naviguer. Les combis sont humide. Je commence à haïr nos monos (lol). Mais une fois sur l’eau c’est bon … La mer n’est pas trop formé, y’a un F4/5. Je navigue avec Bérénice. Elle est déjà mono dériveur et passe son A2C1 pour encadrer ensuite sur cata. Xavier et Yves (qui doivent avoir un bon 170 kgs à 2 (ou plus …)) ne sont pas au double trap car sinon derrière ca ne suit pas. On louvoie entre les iles … C’est tout compte fait une très bonne nav.
Mais il ne faut pas croire qu’on suit les bergers tout le temps. Au milieu de notre bac à sable (le lagon) on travaille : manœuvre de l’homme à la mer, prise de mat, solo, remorquage, …
Il faut quand même savoir que l’enseignement aux Glénans n’est pas commun. Les moniteurs ne sont pas sur un bateau à moteur à coté des stagiaires. Il est sur un bateau à voile avec un stagiaire et encadre sur ce bateau. En cas de problème, il faut qu’il gère la situation. Donc un dessalage ou les stagiaires n’arrive pas à resaler doit pouvoir être géré. La manœuvre qui permet d’aider les stagiaires dessalé c’est la prise de mat. On va aller soulever le mat (qui est dans l’eau) du bateau dessalé pour le lever et donc aider les stagiaires à resaler. Cela demande à savoir s’arrêter à un endroit précis. Assez simple par mer plate et vent calme (mais ce n’est pas à ce moment que les stagiaires dessalent et sont trop fatigués pour remettre la bateau droit), cela devient vraiment difficile par mer formée et vent fort. On ne peut pas s’approcher trop prés sinon le mat est sous nos coques, trop loin on rate le mat et une fois le mat pris il faut bien le soulever pour pas qu’ils se prennent dans nos haubans. A faire en solo par force 6 (le stagiaire qui est avec nous ne peux pas vraiment faire grand chose à part s’occuper du foc : s’il prend la barre et qu’il loupe le mat c’est 5 minutes de perdu (et les rochers peuvent être très proches …) et lui demander de prendre le mat peut mal finir (si le moniteur approche mal le stagiaire peut vouloir s’obstiner à garder le mat en main et donc se blesser)). Bref, que ce soit la prise de mât, l’homme à la mer et la prise de coffre l’approche et l’objectif sont les mêmes (réussir à s’arrêter à endroit précis).
L’homme à la mer est assez psychologique comme manœuvre. Quand la mer et le vent sont au rendez vous (cas le plus probable d’un « vrai » homme à la mer), on a la responsabilité de le remonté à bord. Les consignes sont très claires : c’est le moniteur qui le remonte. Car un engin de 300 kg mal maitrisé peut faire très mal. Habituellement, la personne glisse ou perd l’équilibre. Il tombe donc dans l’eau consciente. Il faut donc le remonter conscient. Et donc éviter à tout pris un coup de coque dans la tête. Naviguer par force 6 en mer non protégée, c’est 2m de vagues. Bref, le moniteur doit donc ne pas se louper … Un homme à la mer ce n’est pas anodin … Ca demande à être pratiqué (en exercice avec « mannequin ») régulièrement. Lors du B1, mon formateur nous as dit que c’est « sanction ». Tu réussis ou pas.
Ca fait maintenant 5 jours et demi que je suis arrivé. Ce matin j’ai passé le test théorique. Cela c’est bien passé. J’ai juste confondu ma droite de ma gauche : j’ai mal dessiné l’entrée d’un chenal (en confondant les bouées vertes et rouges (en couleurs et formes)). La théorie n’était pas forcement gagnée d’avance. Si en aéro/hydro et météo je n’étais pas trop inquiet, en balisage, marée et chronologie il a fallu bosser. Ce sont des notions qui la ou je navigue habituellement était peu importante. Calculer les hauteurs d’eau n’est pas nécessaire en cata (je reste toujours dubitatif sur l’intérêt …). Les chronologies, même si je sais faire la manœuvre demande à bien penser à tout. Car la on n’est pas sur un bateau en situation mais face à une feuille blanche.
Bref, j’obtiens de mémoire un 16/22. La note de passage était 15. Donc ca va !
L’après midi c’est le « test pratique ». A vrai dire on est évalué constamment. A terre et sur mer. Mais un test final est quand même au programme.
C’est un parcours test avec certains exercices à faire. Aujourd’hui il y a force 5. On a un ris (j’ai appris à prendre un ris aux Glénans …). Sur Dart 18 et comme la très grande majorité des bateaux de voiles légères il n’y a pas de ris. Même si certains bateaux ont plusieurs voiles, on a toujours la même. Par F1 ou 8 (je pense au Laser). Ayant fait une régate par F8, aucun HC16 n’avait de ris. Ca doit donc aider les débutants. Mais d’un point de vue perso, je déteste le ris : la voile n’a plus de forme. Elle réagit très mal. Mais bon aux Glénans, ca a l’air d’être utilisé assez souvent. On met donc le ris (d’ailleurs on n’a pas le choix).
Au menu du test : réussir à partir de la plage (y’a un peu de shore break …), passer une première bouée, faire 7 secondes sur une seule coque, attraper une bouée (simuler un homme à la mer), faire ensuite un virement de bord sur place, puis un empannage, sur le bord de grand largue il faut faire un 360° et revenir à la plage avec une jolie marche arrière. Je ne sais pas si c’est le stress mais je rate mon homme à la mer … Même si j’ai réussi tout ceux que l’on à fait pendant le stage celui est raté …
Les autres exercices ont été validés avant. Resalage, prise de mat, homme à la mer, prise de coffre, remorquage, …
A l’issue, je ne suis plus sur de rien. J’ai raté un exercice capital. Les autres stagiaires font le test. Les résultats définitifs seront connus lors du bilan de stage personnel. Je passe après le repas … Je n’ai pas beaucoup mangé car assez anxieux. Certaines personnes ne l’ont pas eu avant moi … L’ambiance n’est donc pas au beau fixe. Quand vient mon tour, je rentre dans la « salle » (il s’agit de la cuisine), on parle du stage, de comment j’ai ressenti la semaine. L’auto critique et l’auto notation est une compétence très importante. Une fois le MF acquis on sera bien souvent seul pour progresser. Il faudra analyser ce qui va et ce qui ne vas pas. Après 20 min assez « stressante », c’est la délivrance … J’ai réussi (malgré ma piètre navigation de l’après midi). L’évaluation continue m’a sauvée !
En résumé de ce stage, je peux dire que j’ai énormément appris. Non pas à naviguer double trap ou autre … Mais appris dans des manœuvre de sécurité, sur l’utilisation des notions théoriques pour améliorer sa pratique, la découverte de ce que autonomie veut dire.
J’ai aussi commencé à découvrir les Glénans et son archipel. Malgré les conditions de vies (qui ne sont pas si horrible que cela), j’ai une petite pincée au cœur quand vient le temps de partir. Je reviendrais …
Le B1 … Partie 1
Je viens donc d’avoir l’A2C1. La suite normale c’est le B1. La partie pédagogique. Ce n’est pas ma tasse de thé. Toujours, j’ai le choix de le faire aux Glénans ou en ligue. Mais comme je veux ensuite enseigner aux Glénans, je le fait aux Glénans. Pour des raisons de dates, je le fait à l’ile d’Arz. C’est une ile dans le Golfe du Morbihan.
Je suis donc inscrit pour le mois de juillet au B1 de l’Ile d’Arz. J’ai du avoir une dérogation car je suis mineur (17 ans à l’époque). On aurait pu penser qu’aller à la base d’Arz est plus simple que l’archipel. Je ne trouve pas … Une fois arrivé à la gare de Vannes il faut réussir à aller à Conleau. Alors c’est sur que si on prend le taxi c’est simple, mais en bus, quand on a 17 ans et qu’on ne connaît rien ce n’est pas toujours simple.
Enfin, j’arrive sur la cale de Conleau et j’attends le bateau pour aller sur l’ile. Après s’être un allégé le porte monnaie on monte sur le bateau et quelques minutes plus tard on arrive sur l’ile. On croit que l’on est arrivé mais il n’en est rien. Il faut aller au bout de l’ile, à Kéroland ou est la base. Donc une sorte de mini bus nous y emmène. Encore quelques minutes et on arrive.
Alors ma première impression : c’est les mêmes Glénans que l’archipel ? Des maisons (des vrais), une belle cale, une énorme grange, … Et puis, des prises électriques et de l’eau « presque à volonté ». C’est autre chose.
En arrivant, j’ai les dériveurs à ma gauche et les catas avec les Tiger à droite. Un Glénans 5.7 sur son ber (pas sur de l’orthographe). Puis Mélanie nous accueil. Le même topo (ou presque) qu’a l’Archipel. Puis on nous présente notre formateur. Il s’appelle Marco.
On s’installe dans notre « maison ». La notre sera le bleue. Elle est un peu en écart du centre de la base. En bas, une grande salle avec tableau pour les topos, et les chambres en bas et au 1° étage. La cuisine a même une machine à laver (on croit rêver). Ca doit être les attentes des stagiaires qui changent…
On s’installe et ensuite on fait plus ample connaissance entre nous et avec notre formateur. C’est un B1 multivoile à dominante cata. 3 laséristes et une dizaine de catatiste. On fait l’habituel inventaire des catas. On prépare tout pour être prêt demain à naviguer.
Le soir, je découvre qu’il y a même un bar (heu il faut l’appelle le foyer si je me souviens bien). Je me couche plutôt tôt pour être en forme demain. On nous a bien fait comprendre que c’est un stage très dense …
2° jour. On part sur l’eau. Je ne connais pas du tout le plan d’eau. Il n’y a pas beaucoup de vent donc on ne va pas loin. Mais je suis déjà complètement perdu. Beaucoup d’ile, de cailloux, et heureusement que je suis avec quelqu’un qui m’explique la géographie. Je suis avec une fille légère et je suis aussi léger. A la fin de la journée, exercice de resalage (on a déjà eu du mal à dessaler). Resalage impossible … Première fois que cela m’arrive. Le vent ne peut pas nous aider car il y’a F1. Même en montant sur mes épaules le mat ne passe pas l’angle qui nous permettrait de le redresser. On réfléchit un peu (avec ce peu de vent et le peu de courant car marée étale) … Affalons la GV ! C’est une première pour moi : dégréer sur l’eau bateau dessalé. On réfléchit un peu encore pour faire les étapes dans le bon ordre et ne pas envoyer la GV au fond … 5 minutes après et beaucoup de calories dépensées (rouler une GV dans l’eau c’est physique) on redresse le cata avec une facilitée déconcertent. Le poids de la GV … A ne pas négliger ! Remorquage par un autre cata jusqu’à la cale et on finit cette première journée.
Je ne me souviens plus exactement du déroulement du stage. Ce qui est sur c’est que c’est très dense. Les topos « techniques » du C1 sont remplacés par de la pédagogie. Ce n’est vraiment pas mon fort … Je prends beaucoup de notes.
Des le 3° jour on commence les séances. C’est-à-dire, que ce sont nos co-stagiaires qui seront moniteurs et nous stagiaires. Malgré ma petite expérience je ne suis pas toujours d’accord avec mon formateur.
Un jour ou il y avait F4/5, il arrive et nous dis qu’on doit être dans X minutes sur une certaine plage. A nous de trouver cette plage. Les deux plus léger (moi et une fille) seront en solo sur HC16. Les autres sur des Hobie Wave (en solo heureusement). Après quelques temps de recherche sur une carte, on trouve cette plage. Elle est sur l’ile aux Moines. Une fois la route faite, on s’équipe en vitesse (car déjà en retard …) et on grée. On part en même temps. Les 2 HC16 se suivent plus ou moins. Puis on se perd plus ou moins de vue. Elle fait un peu moins de cap que moi et je suis premier. Arrivée au sud de l’ile au Moines il faut passer de l’autre coté. ON est dans les 3/12 de la marée et je découvre le courant. Que ce soit au Pays Basque ou à l’Archipel je n’ai jamais eu de courant significatif. J’apprends sur le tas et reste près des bords comme je peux. Le vent est très irrégulier et je dessale dans une rafale. Marco arrive quelques minutes plus loin et me remets droit. Il part ensuite voir les autres qui sont bien plus loin. Mais je redessale 10 minutes plus tard juste à la fin de la remontée du courant (j’ai du relâcher mon attention). Marco est loin et la je suis tout seul … Je suis dans le courant et en gros dans 10 minutes je suis sur les cailloux … J’essaye de mouiller le grappin mais il n’accroche pas. Ca me ralentit tout de même. Heureusement, un autre cata me propose son aide et je ressale. Une fois re-remis à l’endroit je suis alors largue pour la plage et 5 minutes plus tard je suis sur la plage après une petite marche arrière.
Les autres arrivent au moins 30 min plus tard (sauf l’autre HC16 qui arrive juste après moi). Les wave en ont chié … C’est bateaux dans le courant, sans stick (donc position reculée) avec un déplacement énorme ce n’est pas l’idéal. Une fois tous sur la plage, Marco débriefe. Pour ma part, je ne connais pas la « devise » des Glénans ou le mot autonomie apparait. Donc selon lui, j’aurais du refuser l’aide de l’autre cata (et donc finir sur les rochers). Encore un point de vue qui diffère vraiment …
On rentre ensuite, je prends un wave et j’arrive à coller (et doubler) les 2 HC16 au nord de l’ile aux Moines. Mais sur la fin, au largue il me rattrape (tout de même). Après on a le droit de se faire « plaisir ». Ceux qui veulent peuvent ressortir. Le vent est descendu à F3 et on est 3 HC16 en solo devant Kéroland … Sympa.
Le stage continue. Ma première séance est cette après midi. Comme on se base sur un niveau A2 des stagiaires je fais une séance sur le virement de bord en carré. Marco est sur un HC16 en solo. A un moment il se met à tracer dans une direction. Impossible de le rattraper … Pour moi c’est pourrir une séance mais ca doit être pédagogique. Il me dit que ca peut arriver avec des stagiaires. Soit … Les fous peuvent s’inscrire aux Glénans, mais un fou qui navigue avec un très bon niveau ca devient plus rare. On rentre après avoir réussi quand même un beau VdB à 6 en carré (donc plus en rectangle).
Le lendemain, c’est au tour d’une autre personne de faire sa séance. Le bulletin météo annonce de l’orage. Elle préfère annuler la séance alors qu’on a tous gréé. Marco dit que l’on y va tout de même. Puis elle met son bateau à l’eau quand la foudre se fait voir et le tonnerre entendre … Retour à la base … Séance annulée.
Sur une séance de nos co-stagiaires, Marco me demande d’ouvrir mes bouchons en nav pour voir si le moniteur voir que l’on prend de l’eau. A ce qui parait, après les stagiaires qui partent dans une direction sur un coup de tête, d’autre (ou le même ?) va ouvrir ses bouchons en nav … Qui voudrait remplir d’eau ce qui permet au bateau de flotter ? Evidement le moniteur ne le voit pas. Nous on a notre coque remplie d’eau (je serai curieux de voir ce que cela donne sur une formation autre que HC16 qui est insubmersibles mêmes les deux coques remplis d’eau. Mais dans cette idée farfelue j’apprends à vider les coques en nav : dessalage la coque remplis d’eau en l’air on ouvre le bouchon et on penche un peu vers l’arrière le bateau. Mais la coque qui doit faire 0.5 m3 (donc en gros 500 kg d’eau) qui se balade ca rends très instable le bateau. Après l’avoir vidé pendant 20 min, et dériver sur tout le réservoir, on essaye de ressaler car les parcs à huitres se rapproche. Même à trois on a du mal et c’est à 15m des huitres que l’on ressale. Une fois à terre, on vide encore longtemps la coque …
On arrive sur la fin du stage. Je doute vraiment quand à la réussite au B1. Ma dernière séance se passe mal. On fait une initiation à la régate. Mes co-stagiaires ont ordre de ne pas respecter les consignes données … Un peu énervé je cris trop fort (comprendre je gueule). Je viens certainement de rater mon B1 …
Il ne faut pas penser que je suis le seul dont les séances sont pourries. Le coup du bouchon mais aussi lors d’une séance à terre, certains on montée la GV par la bôme … Je veux bien que les débutants n’y connaissent rien mais de la à faire ça …
Ca n’a pas manqué … Le B1 est raté. Bien sur je suis déçu. Mais après quelques jours je suis quand même perplexe quand au déroulement du stage. Les stagiaires sont ils vraiment tous des fous ? Ou bien il faut voir en 15 jours toutes les configurations extrêmes des stagiaires les plus bizarres qu’il puisse exister ? De plus, les notions de sécurité de mon formateur sont pour le moins étranges (navigation sous orage, et autonomie pousser à l’extrême par ex). Mais une phrase qu’il m’a appris reste par contre gravé : « La sécurité c’est prendre des risques », traduit en : « la sécurité c’est connaitre les risques que l’on prend ».
Par contre ce qui est sur c’est j’étais trop jeune et pas assez mature. Bref, je suis plutôt d’accord avec l’échec à ce stage mais la façon dont il a été organisé est je trouve très étrange. Alors peut être que je n’aie pas été objectif et que je vois le mal partout. Ce qui est sur c’est que c’est comme ca que je l’ai ressenti. Dans quelques semaines je rentre en prépa et donc ma formation est pour le moment arrêtée. D’ailleurs si les stagiaires sont comme ca, je pense que devenir moniteur était illusoire et je mets un stop à cette formation.
L’été prochain je fais un nouveau stage aux Glénans. Mais pas de formation moniteur … Pas vraiment le temps (et l’envie ?). C’est un stage sur HC16 Spi. Sans rentrer vraiment dans la formation, il se passe tellement bien que je suis remotivé …
B1 – Partie 2
Tout est donc à refaire. Je me réinscris au B1. Cette fois ci ce sera à l’Archipel. Je commence à connaitre un peu les lieux et l’ile d’Arz m’a laissé un gout amer. Le stage se déroule en juillet et se passe à Fort Cigogne.
Le bateau nous amène jusqu’à St Nicolas qui est l’ile touriste tout public de l’archipel. De la, des pram viennent nous chercher pour nous emmener à Fort Cigogne. Je suis passé en face assez souvent mais jamais arrêté. La cale est petite. On monte un cata à la fois. Il y a des Glénans 5.7 mouillés partout à coté. Les arrivées « rodéos » seront à éviter. On arrive sur l’ile et 5 catas et quelques dériveurs sont sur l’herbe. Je rentre dans le fort, et c’est assez sympa. Le B1 est en fait 2 B1. Un cata et l’autre dériveur. Cette fois ci tout est séparé et on est 6 dans chaque stages. Laurent est notre formateur. Je ne pars pas de zéro avec mon ancien B1 et je sais que ca va être pas forcement facile.
La première journée est dédiée à l’habituel inventaire. Mais on a le temps de partir sur l’eau en tout fin de journée pour faire des exercices dessalage juste en face de la cale. On gagne un peu de temps. Sur le bateau on est léger et on n’arrive pas à dessaler rapidement.
Le B1 commence bien. On a du vent, il fait chaud et les catas sont en très bon état. On arrive très rapidement aux séances faite par nous. L’ambiance est bonne.
Une après midi il y a pas mal d’air. L’anémomètre au quart oscille entre 30 et 35 kts. On ne fait pas vraiment de la pédagogie mais on part sur l’eau faire « quelques ronds » pour nous. Juste voir ce que c’est que la navigation avec ce vent. J’ai déjà navigué par F8 en régate. On a la GV avec le ris. Ca va vite et on se fait bien mouillé (normal !). On navigue à peine 20min chacun. Ca reste tout de même une expérience … Dommage qu’il n’y ait pas des planches de fun board. C’est le temps idéal !
Les séances s’enchainent. Certaines sont très intéressantes. La navigation sans foc (et avec un peu d’air) est très sympa. J’ai fait un peu de HC14 et de Dart 18 sans foc. Mais le 16 est vraiment fait pour naviguer avec un foc et c’est vraiment un autre bateau. On arrive quand même à faire du double trapèze. Les virements de bords deviennent techniques et si on ne borde pas la GV au lof et qu’on ne la choque pas vraiment à l’abatée le virement ne passe pas. On révise les points de pivots qui deviennent important. Ironie de l’histoire, 1 mois plus tard au Pays Basque, ma drisse de foc explose dans les vagues (à Sainte Barbe pour ceux qui connaissent). Ca a vraiment servi cette séance !
Le stage est je trouve très complet. Ainsi on se retrouve une demi-journée à deux à faire le quart de sécurité. Comme aux Glénans les moniteurs encadrement sur support, chaque îles a un quart (relié entre eux par VHF) qui surveille les bateaux et en cas de problèmes intervient. En plus d’apprendre à surveiller un plan d’eau, cela permet de nous rendre compte, une fois moniteur ce que l’on peut attendre du quart et ce que l’on peut ne pas attendre du quart. Toujours bon à savoir.
J’ai de la chance, aujourd’hui j’interviens. Les B1 dériveurs sont sur Vieux Glénans. On a un peu attendu pour savoir ce qu’il se passe. Voyant les mouvements désordonnés je prends une VHF portable et part en bib (de 6cv). J’ai le vent et les vagues pour moi. Je n’arrive donc pas trop en retard sur zone. Une personne est très fatiguée après des dessalages à répétition et la perte d’un gouvernail. Petit nav jusqu’à Penfret pour récupérer un gouvernail et je remonte (contre vague et vent) sur Vieux Glénans ou les stagiaires se reposent. Et puis après on rentre sur Fort Cigogne.
De plus cette activité nous permet de nous familiariser avec les bateaux à moteurs … Et ce n’est pas toujours évident : comment on le mouille, mise en route parfois capricieuse, … Même si après on est amené à encadrer sur support il faut savoir se servir de ces machines !
On fait aussi du « suivi de moniteur ». On s’incruste le temps d’une demi-journée dans un groupe pour observer ce que fait le moniteur. C’est assez intéressant et on apprend beaucoup.
La fin du stage arrive et un événement impromptu survient. La formatrice dériveur s’ouvre le pied sur une remorque et après un passage à l’hôpital (les Glénans ont un bateau rapide pour faire les liaisons), elle ne peut plus naviguer. Donc on réoriente tout le stage. Laurent qui fait aussi du dériveur s’occupe de tout le monde sur l’eau, et Ingrid (la formatrice dériveur) s’occupe de séance à terre. On arrive à ce planning. Pas mal pour la fin du stage …
Les topos en tant que stagiaires se succèdent aux topos que l’on fait à d’autres stagiaires. Pendant une heure on est stagiaire, puis une heure après on devient moniteur. Bref, on en deviendrait presque schizophrène. Mais le temps nous est compté et on arrive très vite à la fin du stage. C’est fou comment ca peut passer vite ! Même si je suis plus confiant qu’a mon ancien B1, rien n’est joué. On ne devient pas pédagogue en 15 jours … D’ailleurs le devient-on un jour ?
Les débriefings commence … Cigogne est la seule ile de l’archipel à avoir un bar. On attend dans le bar d’être appelé pour débriefer le stage. C’est un stage crucial de la formation et c’est assez long. Quand vient mon tour, je ne sais toujours pas si je l’ai ou pas. Le stage demande (entre autre) la capacité à s’auto évaluer. C’est donc moi qui dois m’évaluer. Pas facile. Surtout quand avant, Laurent, nous as dit que s’il juge qu’on juste sous le niveau mais que notre auto-évaluation est juste cela peut passer. Mais si on se surestime alors le B1 peut être coulé. Donc il faut avoir la tête bien claire et réussir à bien ordonner ses idées. Après une petite demi-heure de discussion j’en arrive sur le fait que j’estime avoir le niveau. Limite mais juste au dessus. Laurent partage cet avis. Il insiste sur le juste … Le B1 est donc en poche ! J’avoue que jusqu’au dernier moment rien était gagné ! La soirée fut arrosé comme il se doit … La suite est le D1, que j’enchaine directement (du moins pour le début). J’encadre avec JB (un de mes co-stagiaires) un stage HC16 Easy qui commence dans 3 jours à Penfret. C’est un stage 2 voile (débutant avec une petite expérience). Mais avant on rentre un soir sur le continent à Concarneau …
3° partie : le D1
Rentrer sur la terre ferme ca fait une cassure et ce n’est pas si mal. Le B1 restant un stage assez intense on est un peu crevé… Mais on quitte aussi ce que fait le charme des iles : retrait par rapport à la civilisation, paysages extraordinaires, coucher de soleils fantastiques …
On découvre une partie des autres moniteurs avec qui on sera pour les prochains 15j sur Penfret. Entre autre Max et Antoine qui seront sur le 3V (ou Jungle). On se fait une soirée dans une crêperie sur le port de Concarneau (d’ailleurs leurs chaises ne sont pas très solide …).
Départ le lendemain, destination : Penfret. On réceptionne aussi nos premier Tee Shirt Moniteurs signé 2005. C’est le « hub ». L’Archipel, le bateau de liaison de l’association entre le continent et les iles est complet. On prend donc les vedettes Glenn. Apres une traversée assez calme, on arrive sur Penfret. Je n’y étais pas été depuis mon A2C1 3 ans avant … Ca change, mais pas trop ! Nous serons à Village, un peu au centre de l’ile et c’est cet endroit qui accueille les stages de 2 semaines. Nos stagiaires seront des « jujus ». Comprendre des mineurs. L’âge variant de 15 ans à 18 ans.
Les moniteurs arrivent un jour et demi avant les stagiaires ce qui permet de préparer le matériel : les catamarans. Il est aussi dit que cela permet de naviguer pour être au top … Est-ce pour attirer le chaland ou bien est que des fois cela arrive vraiment, pendant ces 36 heures on a plus vu le gel-coat au micro ballon et la choucroute que les bords de travers au double trap … Faut savoir que Penfret est une plage et comme toute les plages elle est principalement constituée de sable. Sable + vitesse sur coque = friction ! Egalité fort simple mais qui impose tous les 15 j de refaire les semelles des coques des catamarans si on veut les garder étanches…
Apres de nombreux changements, je serais finalement avec JB en Swing. C’est un stage de niveau 2 Voiles. C’est-à-dire débutant mais avec une petite expérience de la voile. Le Swing c’est 24 stagiaires. Avec nous Arthur et Silvère comme moniteurs. Comme 24 stagiaires c’est quasi ingérable, on coupe le stage en 2.
Pour revenir à nos semelles, on fait tous les cata en même temps : jungle, swing et certainement les pop music (stage 4 voiles) : environ 25 catamarans donc 50 coques à refaire … 36 h … C’est du flux tendu ! Alors comme sur le champ de bataille, on ne refait que les coques les plus abimés.
Le mardi les stagiaires arrivent. On récupère « nos » 12. C’est nos premières séances et même si le B1 est très frais, je trouve que la « théorie » et la pratique sont assez éloignée. De plus, on est livré à nous même. Tous le stage (les 24) est donc géré par 4 moniteurs tous en première semaine de D1. C’est, je trouve, le point noir de la formation aux Glénans. Mais on est la et on ne peut plus reculer … Alors on y va : présentation, paperasserie administrative (et avec des mineurs ca devient important !), attente de stage, et puis on va aux bateaux. On va pouvoir commencer à voir ce que valent nos « jujus ». Comme dans tous groupe y’a de tout …
Le lendemain on part sur l’eau … Sans me souvenir de toute les séances que l’on a faite voila ce dont je me souviens.
Séance de taxi : comme on encadre sur support, à partir de certains conditions (vents, vagues, fatigue des stagiaires, humeur du moniteur de quart, …) on part en taxi. C’est-à-dire que sur chaque bateau il y a un moniteur. Pour notre part on l’a fait 2 fois (de mémoire …). Avec un vent légèrement supérieur à 20 nœuds, on ne peut pas assurer une sécurité suffisante à tous les bateaux ou il n’y a pas de moniteurs. Donc on fait tourner les stagiaires sur les bateaux sur des bords d’une demi-heure (env). Assez amusant pour les stagiaires car ils sont à fond et voient de grosse conditions (relatives …). Pour nous c’est aussi sympa car on y va à fond ! Y’a plus d’escadre et on navigue en se souciant un peu moins du reste de la flotte (car composée de moniteurs). Mais à force cela fatigue. Car à chaque nouveau stagiaire on est repartit pour un 30 min de rodéo. Mais on dort bien ces soirs la !
Ballade dans l’archipel : une des ballades les plus sympas a été faite en fin de stage. Apres avoir appris et surtout confirmé que nos stagiaires savent faire les manœuvres de bases : virement de bord, empannage, avancer et réguler à chaque allures on peut commencer à quitter le « lagon intérieur ». La destination c’est le bout de St Nicolas. Alors ce n’est certes pas loin mais pour des deux voiles c’est déjà pas mal ! Et puis y’a quand même force 4 avec un peu de vagues. Alors les virements de bord dans le clapot en face de Drenec ca vont être sympas ! Etant décrété le meilleur connaisseur des fonds de l’Archipel je prends la tète de l’escadre, et afin de faire une belle escadre, on part tout le stage Swing : 12 catamarans dont 8 sans aucun moniteurs à aller faire du « rase caillasse ». On laisse Cigogne à bâbord, on passe devant Castric puis on arrive en face du quart le plus à l’ouest des iles, celui de Drenec. Devant c’est la nord du Broc. Pour y arriver, entre St Nic et l’ile des adultes (Drenec), on part dans un louvoyage fort intéressant … Puis après avoir passé l’estran de St Nic, on s’aligne sur le vieux phare du Huïc. Derrière je compte le nombre de bateaux. Il m’en faut 11. Et j’en ai 11. Le bord de travers dans un clapot / backwash avec un peu de houle est assez sympa. A ce moment c’est un stagiaire qui barre. Je me concentre sur la navigation et la ou l’on passe. Car le 12° cata ne voit pas forcement ou l’on est et surtout ou l’on passe. Puis on débride le bateau et on descend entre Brunec et St Nic. Je n’y suis encore jamais passé et j’ai 22 personnes qui suivent mon sillage. Avantage pour moi : on a 40 cm de tirant d’eau ! On empanne entre les cailloux. Puis entre Brunec et St Nic il y a une sorte de bouée. Je me dis que c’est bien pour empanner. Mais je m’aperçois que cette bouée se déplace et puis je vois des palmes … Pas bon … Le gentil apnéïste doit voir 12 catas de pas très loin … Puis c’est la plage entre Banane et St Nic. Les Pierres Noires arrivent sur notre gauche et on aperçoit la Baleine à droite alors qu’on vient de passer la Pie. Voila, le tour de St Nic est fait et les derniers de l’escadre passent à peine l’estran de St Nic tout à l’ouest !
Une autre ballade sympa : un lever de soleil ! Depuis quelques jours on est en plein anticyclone et en régime thermique de … nuit. A défaut d’équiper nos catas de projecteurs, on décide (les monos et responsable de Village) de faire une nav lever de soleil. D’habitude réservée aux croisiéristes matinaux, on réveille la moitié de Penfret aux aurores (et même avant) afin de savourer cet instant. Il faut dire qu’à 5 h du mat c’est assez dur de motiver toute les troupes. Le vent est la : entre 12 et 15 kts ! Les Swing, comme à leurs habitudes, sont prêt les premiers. La nav est simple : tour de Penfret. On attend un petit peu car on est 5 minutes en avance. Puis nos 12 catas sont mis à l’eau. Je prends la tete de l’escadre. Et quelle escadre ! Car derrière mes 11 autres catas les Jungles suivent et c’est 10 autres bateaux. Les lasers solo et 2000 ainsi que les planches à voiles sont aussi la. Le coté Est de Penfret devient dense en canote. Un peu après la Tortue, le haut du disque solaire apparait et au loin c’est le continent. L’aube laisse sa place au jour … Rapidement on arrive sur la pointe sud de l’ile et on zigzague entre les petits cailloux qui émergent. Puis quelques bord dans le lagon et il est temps de rentrer car le vent faiblit … De plus c’est l’heure d’aller se coucher pour un peu se reposer de ce levé très matinal.
On a aussi fait l’inverse, couché de soleil :
Les deux semaines se passent … Un jour Tom (le responsable nautique) nous suit avec JB. Je ne me souviens même plus la séance que j’ai fait ce jours la. On est monté jusqu’au Veau (pointe est de Drenec) … Sur les 8 D1 que nous étions, cela a été la seule fois que qu’un responsable soit venu voir ce qui se passait sur l’eau. Alors bien sur, ils regardent ce qui se passe. Grace au quart notamment … Mais ces quelques semaines font partie de la formation … Et donc une phase d’acquisition de connaissance … A ce niveau la, je trouve que les Glénans (en voile légère, je ne sais pas du tout comment cela se passe en croisière) sont un peu léger. Non pas au niveau de la sécurité, car les A2C1 et les B1 étant assez corsés, le niveau pratique, théorique et pédagogique est la. Mais au niveau de l’application des 3 semaines de formation initiales (le D1) ce n’est pas assez suivi. Même si on peu demander conseil auprès des responsables ou moniteurs expérimenté ce n’est pas comme si quelqu’un nous suivait sur l’eau. Certains diront qu’être lâché en pleine nature il n’y a rien de mieux … D’autres diront qu’avoir un moniteur conseil tout le temps sur l’eau est plus formateur … Je pense qu’un peu des deux est l’idéal.
A la fin de la seconde semaine, nous sommes presque tous validé D1 (je n’y croyais pas trop en fait … c’est la bonne surprise !). On fête cela comme il se doit chez Julie en faisant un dernier Jungle Speed … Puis le lendemain c’est le nettoyage du site et le retour sur la terre ferme. Alors qu’on a quasiment toujours eu très beau, c’est sous le crachin breton qu’on rentre à bord des vedettes Glenn en direction de Concarneau.
Avec JB on se reverra dans un mois … Pour la fermeture de l’ile …
Je publie ce billet quelques mois après sa rédaction. Dans trois semaines je repars sur Penfret pour un A2C1 (enfin son nouveau nom est stage de validation niveau 5 FFV …). Sauf que la c’est moi qui l’encadre. Petit à petit on grandit 🙂
Salut Antoine je suis tombée par hasard sur se site et en le parcourant je vois ta photo! Comme quoi internet est vaste mais le monde est petit. Enfin je sais pas si tu recevras ce message en tout cas voici mon adresse : (caché)
Oh faite c’est Julie Hugot de St thomas
salut suis vid 248415 ivao
on a deux passions communes je fais de la régate en catamaran de sport !!!!!!!! 18 pieds formule 18 !!!!!!! on pourra en parler !!!
ivao pour l’hiver et catamaran les beaux jours de mars à octobre
a +++++ sur ivao et le réseau en atc !! afr 21
Beau récit, j’y retrouve des perceptions communes de ma formation moniteur en Bretagne Nord!
A bientôt!
Intéressant de raconter cette formation…de partager ton expérience. C’est sympa de constater une passion commune, que j’ai constaté chez quasiment tous ceux qui ont enseigné la voile dans leur vie à un moment donné…
Je trouve beaucoup de similitude dans ma manière d’appréhender la formation, le ressenti…et aussi le vécu, même si j’étais sur PAV et Dériveur.
Devenir Moniteur de Voile, au début, c’est carrément grisant faut le dire…
Avoir “SON” groupe de stagiaire, enseigner, transmettre et faire apprendre aux autres dans un domaine aussi passionnant qu’agréable….dans une vie, y’a pas beaucoup d’activités, qui, je pense, procure un tel nirvana de bien-être…en tout cas ça a été mon cas.
Et bien que je travaille dans le milieu médical depuis 2002 (rien à voir, donc)…la voile vous marque à jamais!
une fois le virus attrapé…il ne vous lache plus!
Moi, j’ai passé mon monitorat en été 1997 à Mèze dans l’Hérault, et j’ai enseigné de 1997 à 2002 sur Dériveur Cata (un peu) et PAV.
Je garde un super souvenir de ma formation et de mes étés à enseigner.
Je crois que ton récit peut aider certains novices à mieux appréhender cette formation….
J’envisage de mon côté, à bientôt 33 ans, et habitant Marseille, de passer mon BEES de Voile (c’est vrai que ya le BPJEPS maintenant)…en habitable…
Quand on navigue, je pense que l’on vient fatalement tôt ou tard à vouloir naviguer sur Habitable… c’est le “grand-final” logique pour moi.
Salut à tous les marins et mono en herbe!…. Hervé le marseillais.