3 mois après être cherché un avion à Naples, je repart en chercher un …
Mardi, le téléphone sonne … C’est Alex, le vice président (et mon copi-préféré) : « tu es dispo pour aller chercher le Tecnam jeudi soir à Naples ? ». Je réponds par l’affirmative et prépare le voyage ! Voila comment commence le voyage !
Pas grand-chose à voir car je suis déjà allé chercher un Tecnam neuf il y a 3 mois. Ca n’en reste pas moins une nav d’environ 800 nm avec une partie à l’étranger.
Je pars avec Mikaël, instructeur à l’aéroclub. Il a fait ma formation voltige élémentaire et on a fait le Tour Aérien des Jeunes Pilotes ensemble. D’ailleurs l’avion qu’on va chercher est le F-HCYL, comme le GGYL (le Cap 10 sur lequel j’ai fait mon premier cycle). Le choix de l’immat n’a d’ailleurs rien d’un hasard…
Entre le moment du départ et maintenant, j’ai un entretient d’embauche à Toulouse (ca par contre ca se prépare à fond…). Donc tout s’accélère. Les cartes seront celles de la dernière fois. Il me faut juste une sud – est 2009 et je profite donc de mon entretient pour aller à la boutique aéro de Blagnac.
Jeudi 11h30 je sors de la boutique aéro de Toulouse. Le vol de mise en place sur Charles de Gaulle est prévu à 19h50. Entre temps, il faut rentrer sur Biarritz, préparer mes affaires, regarder les NOTAMS et TAF long. Y’a du boulot.
Jeudi, 15h30, j’arrive à l’aéroclub. Entre temps, je suis passé chez moi manger et prendre mes affaires. On est bien à l’heure. Les NOTAMs sont « vus », les TAF long sont encourageant pour la première partie de la nav : rallier la France depuis Naples. Le trajet prévu est de rejoindre Cannes par la Corse. Cela implique un petit transit maritime (Cap Corse – Cannes) avec un moteur neuf …
On prend l’apero chez Mika, et on va ensuite au club pour y laisser nos voitures. Mais ô stupeur, j’ai oublié mon casque. Mika fait un aller / retour express chez lui pour prendre son second casque et Fabrice nous dépose ensuite à l’aérogare. C’est la ou je prends toute la mesure de l’heure qu’il est : 19h25. L’avion part dans 25 min, et il faut aller imprimer un accord d’Air France nous autorisant à avoir des gilets (avec cartouche explosive) en cabine (accord de Mr TEX …). Le vol est entrain d’être fermé quand on arrive et on ne peut pas imprimer nos cartes d’embarquement… Heureusement une hôtesse le fait pour nous. Je vais imprimer cet accord au guichet AF puis on s’engage vers le PIF (Poste d’Inspection Filtrage, les rayons-x). Evidement, nos cartouches alertent tout le monde. Mais comme on est vraiment pas en avance, et que le MANEX dit qu’on a le droit, c’est partit. On monte, à la salle d’embarquement, on donne nos cartes, on monte dans l’avion les derniers, et la porte se ferme derrière nous. Ce repousse 2 min après. On était large, on n’a pas couru …
Vol sans histoire sur Paris. Mika, se demande comment un gros navion peut voler … Ou peut être qu’il se demande s’il passe tout le second cycle… A Orly, Mika a faim. C’est vrai que pour le gouter, il a juste pris 250 g de pâtes avec un pastis (j’ai pris de la vodka et du jus d’orange, sans pâte) … A 21h00 tout est fermé à Orly on monte donc à notre hôtel à CdG par les bus AF. Arrivée à CdG, tout est bien sur fermé, et Mika commande deux plateaux repas à l’hôtel. On attend ensuite la navette qui met du temps à arriver, mais les plus malchanceux sont ceux qui vont au Campanile de Roissy … Arrivée à l’hôtel, on mange et on dort… Demain l’avion est à 9h35 et on prend la navette de 8h10.
Lendemain matin, la navette est à l’heure et on arrive vers 8h35 (soit une heure avant l’heure prévu de décollage) au 2-F de CdG. On n’a pas pu s’enregistrer sur le web… On demande donc à une hôtesse, il se révélera que c’est ce fichu accord TEX qui en est la cause. On part ensuite au PIF. Et la on commence à bien se marrer. Les bouteilles d’air comprimé affolent tout le monde. On n’est pas loin de l’évacuation générale. On dérange tout le monde, la chef, la grande chef et par téléphone le général en chef. Après 15 min de discussion (ou l’on entend par ex, que ce n’est pas AF qui décide des accords à donner ou pas … Encore une pouff qui ne connais pas la sous partie R de l’EU-OPS …). Bref, dès qu’on sort de la bouteille d’eau ou du camembert, ils ne savent plus rien faire. Ils sont tous embauché à BAC-10 et ca se voit. Dès qu’il faut réfléchir, les deux neurones non connectés rentrent en résonnance et tout s’écroule. On atteint enfin la porte d’embarquement, on est au large et c’est un A321 assez plein. Trois bus sont donc nécessaires pour amener tous les pax à l’avion.
On demande à aller en poste, mais entre le CdB qui doit être réfractaire et la CC où c’est son premier vol de CC ca va être compliqué. On est assis sont sur une issue de secours à coté d’une hôtesse. Petit dej (bien moins classe que y’a trois mois ou l’on avait été surclassé en buisness) mais comme c’est le second ce n’est pas trop grave. Atterrissage avec 5 min de retard avec un magistral boom (c’est l’étape qui veut ca …) et un vrai full reverse / autobrake Max…
Les italiens, dans leur désir de réduire les couts, ne mettent que deux navettes pour nous amener au terminal (à env. 100m, qu’on aurait pu faire à pied). Comme y’a trois mois, on s’entasse comme des vaches qui partent à l’abattoir… Dans le terminal notre taxi est la et on part sur Capua où est l’usine Tecnam.
Il suit une route différente de la dernière fois. Ce qui nous permet d’admirer la campagne Napolitaine (ou devrais-je dire les amas de détritus) ainsi que les différentes prostituées en tout genre… C’est la crise ici aussi … On arrive finalement à l’usine et la tout va se passer au contraire de la dernière fois …
A peine arrivé, le pilote d’essai m’emmène à l’avion. Mika se débrouille avec l’accueil pour payer le taxi […]. On arrive à l’avion, on s’installe, mise en route, chauffage et roulage. Je vérifie l’instrumentation moteur. Ce sera un tour de piste agrandi. Je me souviens de la piste, et bien c’est encore pire car il a plu y’a pas longtemps, mais les herbes ont poussées. Je suis donc à bord d’un tondeuse volante à plus de 100 000 €.
Mise en puissance, des que le train avant veut bien s’arracher on leve la roulette avant. Puis décollage dès qu’on peut pour une prise de vitesse à 1m du sol. Montée normale à 65 kts jusqu'à 700ft. Le pilote d’essai contact Grazanisse en Italien … Vent traversier, je commence à vérifier que tout fonctionne : VOR OK, COM OK. Reste le transpondeur. On arrive en vent arrière. Quelques virages gentils pour vérifier les instruments principaux. La fin de vent arrière arrive vite. Réchauffe, pompe, passage en base et on se met à descendre. On est vers 1400 trs/min et j’essaye de sentir si l’avion vibre. Je ne ressens rien de particulier. Un cran de volet ensuite puis on passe en finale. Pas de vent, je prends 60 kts. En très courte le pilote mets 40° de volets et on se pose. Retour au parking via la « savane » ou Mika m’attends.
La réception de l’avion continue. Tout va très vite (contrairement à la dernière fois). Pendant que Mika fait une prévole très approfondie je vais vérifier tous les papiers de l’avion. A mon retour, une légère désynchro-carbu est suspectée… S’en suit une discussion avec leur mécano …
A 15h00 (soit 2 heures après notre arrivée), l’avion est à nous. Il nous reste donc à faire le plan de vol pour Cannes et à charger l’avion. L’avion est fini d’etre chargé et le plan de vol est envoyé à Napoli et Grazanisse.
Mika a les commandes pour le début de la nav. Roulage avec précaution puis décollage. On est plus lourd (70 litres d’essence en plus ainsi que les bagages) donc ca met plus de temps pour s’élever… Finalement, la mécanique du vol fait voler l’avion et nous voila en route sur TEA. Contact avec Grazanisse puis le début de la nav commence, destination Cannes.
Après Grazanisse on contact Roma Info (on passera sur leurs fréquence pas moins de 4 fois avant d’arriver en France). Le contact est difficile mais Mika avec son super casque entend. On passe néanmoins avec Frosissionne. La c’est la foire d’empoigne. Il n’arrive pas à comprendre ou l’on est. Je pense qu’il n’aura compris que quand il nous as vu au travers de sa tour de contrôle. Nous on suit l’autoroute, c’est assez simple… Petit essai décrochage pour voir s’il reste droit. L’essai est concluant.
On repasse (c’est donc la deuxième fois) avec Roma Info. Il nous dit de rester à l’est d’une rivière, mais pas de chance nos cartes ne mentionnent pas le noms des rivières. On descend 2000ft sur sa demande ( ? ) puis on passe avec Urbe. On croise alors un traffic à env. 250m même niveau. Aucune info de trafic. Vive l’Italie. Même pas sur qu’il nous ait vu (c’était un Cessna). Puis on essaye de faire au plus court et on prend le transit nord de Rome qui nous fait passer au sud ouest de Bolensa vers Grosseto. On repasse après avec Roma Info (3° fois). En s’éloignant de Rome, le trafic se fait moins dense et la nav devient de plus en plus facile (bon avec un Garmin 196 ca n’a jamais été très dur). A l’approche de Grosseto on passe sur le leur fréquence et on monte 4500 ft en direct sur Elba.
Un peu après le trait de cote, on passe pour la dernière fois avec Roma Info. Elba est en vu, et miracle des montagnes, des petits cumulus tout gentils sont devant nous. Décision est prise de s’amuser un peu … Le premier groupe de Cu sera pour Mika. On tourne autour. Le second, vertical LIRJ (ou j’étais cet été) est pour moi. Le Tecnam étant un avion très agréable à piloter, faut bien se faire plaisir. On reprend ensuite notre navigation sur MOULE et on passe avec Bastia ! Montée au FL85 accordée.
Pas grand monde sur Bastia. Pas étonnant non plus, toute la Corse est recouverte de chou fleurs. Seules les cotes restent dégagées. Il y a deux hélicos et les commerciaux qui font des APP à vue. On négocie initialement un direct MB, mais comme on l’a pas sur le GPS on va direct NORKA c’est pareil …
Une fois au Cap Corse on se dirige vers le mythique point MERLU puis OMARD. Passage avec Nice Info. La direct SA de Cannes n’est pas encore possible à cause des arrivées sur Nice … Mais après OMARD on peut y aller. On descend sur SA. L’air se réchauffe (et oui, -1°C au FL85). A l’approche de SA, une discussion très importante commence dans le cockpit : mais est-ce une ile, un bateau ou autre chose. Tout vient sur le fait d’aller sur SA. Mika me dit ou c’est mais je ne vois pas comme lui. Bref, l’ile, le bateau, je ne comprends pas tout. Je lui demande juste un cap 🙂 On passe avec la tour. Je demande une 35 alors que c’est la 17 en service (je ne suis jamais content …). Y’a un trafic en tour de piste et la piste sera confirmée à SA (que j’ai a présent bien identifié…). A SA, la tour est OK pour la 35 mais en arrivée rapide. Ca j’aime bien ! Je descends 500 ft/mer et c’est partit, on va enfin piloter… Réduction à 300ft, le plan a l’air assez important … Pompe, réchauffe, 2 rouges, 2 blancs (on parle pas encore des verres), 15° de volets, et je pose. Dégagé à droite et on roule à l’essence. On remet 73 litres pour 3h40 de vol (ce qui fait 19,5 l/h) pour 100 kts de Vp. Au final, une belle nav sans aucun problème météo.
Roulage pour se parker sur l’herbe et on va à notre Campanile qui est à 200m du terrain. Ce matin à Paris, à midi nous étions à Naples et ce soir à Cannes. Vive l’avion ! S’en suite un bien bon repas … Mais comme d’habitude, je ne raconte que ce qui est aéro…
Levé le lendemain matin vers 8h00. Petit dej, prise des METAR et TAF. Jusqu'à Montpellier c’est grand beau (sauf sur Marseille ou y’a des RVR, brouillard matinal surement…). Ensuite ca se gate pas mal. Tout le sud ouest est dans le brouillard. Mais ils prévoientt que cela se lève donc c’est un GO pour nous. Arrivée à 8h40 au terrain, on passe le PIF (plus d’accord TEX à montrer, c’est tellement plus simple de voyager en monomoteur, par contre on engrange moins de miles AF …). Mise en route et c’est partit pour 15 minutes de chauffage.
La nav prévu est on ne peut plus simple : on suit la cote jusqu'à Montpellier puis verticale le VOR de Toulouse pour arriver vers midi à Auch (y’a un resto !). Roulage pour la 17, et c’est partit. On monte vers 1000 ft.
On commence par suivre la route de l’Esterel (ou les roches sont rouges). Puis c’est Fréjus (ou l’on voit bien l’ancienne piste) et St Raphaël. Et il me vient une idée… La Mole n’est pas loin pourquoi ne pas faire un passage bas. Juste avant le VOR de St Trop, on s’engage dans la vallée et contact le contrôleur. C’est comme dans Flight Sim… Passage bas (50 cm env …) à 120 kts. Mika pilote, je film. Ce n’est pas tous les jours ou l’on peut faire cela ! Petite discussion sympathique avec le contrôleur et on arrive sur La Croix Valmer. On passe avec Toulon qui nous autorise à faire le transit à 1000 ft. Ca fait la troisième fois que je fais le transit mais c’est de loin la fois ou il fait le plus beau.
Les iles sont survolées, puis on arrive sur la rade de Toulon. Pas de Charles de Gaulle. On quitte Toulon pour se diriger vers Marseille. Mais avant il y a les calanques… On descend 500ft. Elles sont donc bien au dessus de nous. Quelques mouettes sont la et on a l’air de les déranger… Quelques turbulences aussi… C’est magnifique.
On arrive sur SA mais comme la CTR de Marseille est en VFR Spécial on doit faire un 360. Pas de problème pour nous, on fait le tour de l’ile à 500ft ! Puis on pique droit sur SW. Entre temps un amas de gros bateau est la. On est toujours à 500ft, et on passe donc assez bas.
Puis on arrive sur la Camargue. La visi diminue un peu, et tout devient plat. On se met à chasser le flamant rose. Si on avait une mitraillette ca l’aurait fait 🙂 Ensuite on passe avec Montpellier. Montée vers le FL65 en direct TOU. Le compte tour commence à un peu vibré puis établi au FL65 on assiste, impuissant à sa mort. Le tout a été filmé… Le compteur nous sert de G-mètre à présent …
J’ai repris les commandes et la radio. Plus on approche de Toulouse et moins on voit le sol. A Toulouse il y a 800 m de visi avec un OVC001. Rien de très sympa… Le Tecnam n’est pas encore CAT III. On poursuit et ca s’améliore un peu. Personne en l’air (étonnant, n’est-ce pas !) sauf un anglais qui va sur Pamiers. L’approche gère également la tour ! Puis vient le temps de descendre pour aller manger à Auch. On arrive vers 4000 ft ou la visi devient mauvaise. On a la vue du sol, mais devant c’est blanc. Vers 1200 ft, on commence à voir suffisamment. On voit Auch 1.2 nm avant. On doit donc avoir dans les 2000 m de visi. Personne en l’air, intégration, vent arrière rapprochée, base, finale et posé. Voila, 3h10 de vol bien sympa ! Mais maintenant c’est l’heure de manger.
Le resto d’Auch est sympa car on y mange bien et également grâce au patron qui est « spécial ». A vous de découvrir, mais on vous conseil de réserver !
Après le repas, il nous reste à se rendre sur Nogaro. Le temps c’est bien levé. On doit avoir entre 5 et 8 kilo de visi. Mika pilote cette branche. Rien de bien spécial à raconter…
Arrivée à Nogaro en 32, pour un atterrissage court. On est posé arrêté en 100m. Pas trop mal ! Ca doit faire dans les 200m avec le passage des 15m. On va à l’atelier de maintenance et on range l’avion. Jeff vient nous chercher et nous rentrons sur Biarritz.
Une super nav qui s’est bien passé (sauf pour le compte tour) ! J’ai même pu proroger ma qualif de classe SEP ! L’avion est ramené à temps pour le passage du GSAC lundi. Merci encore à l’aéroclub Basque et ses dirigeants pour avoir pensé à nous !
A bientôt pour de nouvelles aventures !
Vidéo du vol :
merci à vous deux d’avoir ramené la machine!
C’est toujours un plaisir de te lire…. A quand la prochaine nav?
Salut,
Et bien un grand WE en juillet / aout vers le Portugal ou l’Espagne … Et entre temps, j’espère avoir refait quelques cabrioles en Cap 10 🙂
Antoine
Beau vol (avec un équipage 100% colibri) et vidéo très sympa ! Ca a dû être chouette, le passage bas à Cannes !
Superbe récit, j’ai beaucoup aimé. ça donne grave envie de rapatrier des avions.
Personnellement je donnerai cher pour voler avec le bi-moteur de Tecnam (le P2006T)
Merci encore!