Récit sur une partie de mon 1° cycle (voltige élèmentaire) effectué sur le FGGYL de Villeneuve sur Lot à Biarritz
Depuis fin décembre, et grâce à notre nouvel instructeur, nous avons un Cap 10 au club : le F-GGYL de Villeneuve sur Lot.
Mika, notre nouvel instructeur, n’est pas un « inconnu » puisqu’on a fait le Tour Aérien des Jeunes Pilotes ensemble en 2007. Par la suite on a été le voir un week-end à Villeneuve pour entre autre faire un petit tour de voltige (et aller manger à Rebeyrotte).
Voici pour les présentations. L’avion arrive avec Mika de Villeneuve le 26 décembre 2008 et le 27 j’inaugure l’avion pour un petit vol. A cette occasion, deux zones de voltiges ont été crées : une sur l’ancienne piste de Tarnos le long de la côte, et sur la zone d’Handia vers Hasparren plus proche des Pyrénées.
Ce soir, il fait beau, grand beau. On va d’abord aller à l’essence. J’effectue le roulage. Avec une petite expérience du train classique, cela ne pose pas trop de problème. Il faut juste bien localiser les freins qui sont en extrémités de palonniers mais bien plus petit que sur un Robin.
On fait le plein du réservoir avant puis on part se bréler : parachute puis ceinture. Et oui, on part pour voler dans des situations pas forcement très naturelles. Le bassin ne bouge plus d’un yota ca doit être bon. Mika s’installe en deux temps / trois mouvements comme s’il a vécu tout le temps dedans, on remet en route et on va sur le point d’arrêt.
Essai moteur, check avant décollage et c’est partit. J’ai les commandes pour le décollage. L’avion est un train classique standard avec un peu de couple, mais du pied à droite et ca avance tout droit. Ligne de vol (qu’est que c’est agréable de refaire du train classique) et ca décolle ! Première impression, les commandes sont sensibles. Il ne s’agit pas de vouloir mettre plein manche en gauchissement, on se retrouverait à l’envers en moins de deux… Seconde impression, ca monte bien. On a 1500ft/min au vario.
Le décollage de la 09 nous laisse le temps de monter vers 6000 ft pour la zone de Tarnos. Vers 4000 ft on vérifie qu’on soit bien accroché et que rien ne vole dans la cabine : petite parabole. Arrivant du Robin, je tire un peu, je pousse un peu mais ca ne doit pas suffire. Mika prend les commandes et on voit tout bleu (le ciel) puis on voit tout bleu (la mer). L’estomac est resté mais il a pris de la hauteur ! Le ton est donné, faut aller au plein débattement des commandes (sous la Va bien sur) !
On arrive parallèle à la cote vers 6000 ft : « F-YL, on débute les évolutions entre 6000 et 3000 ft ». Et c’est partit 🙂 De mémoire je commence à faire un tonneau. C’est facile de faire un tonneau, mais faire un beau tonneau c’est autre chose : on lève un peu le nez, manche à gauche, pied à droite. On est à 90° sur la tranche. On continue en poussant un peu sur le manche et nous voila sur le dos. Ca tourne encore et la on met du pied gauche et on est 90° à droite et on fini le tonneau les ailes à plat. Sur le Cap 10 il faut env. 2 secondes (taux de roulis de 180°/s env.). Par contre, je n’arrive pas encore à les faire à cette vitesse, c’est plus lent et décomposé. Mika m’en montre un rapide. Y’a pas photo, c’est net et précis.
Puis on part pour faire quelques boucles. Pareil, dès qu’on a la vitesse ce n’est pas très dur, mais à le faire bien circulaire et dans l’axe c’est autre chose. On regarde le triangle en bout d’aile pour bien tourner. La sortie de boucle est assez « chargée » puisque bien souvent vers 3,5 / 4 g.
On poursuit sur les mises en garde. Mais qu’est qui se passe quand on tire trop sur le manche en dernier virage et si par malheur on met du pied au mauvais endroit (extérieur au virage). Et bien ce n’est pas joli à voir : on part en vrille mais dans l’autre sens du virage. Inutile de dire qu’un pilote non entrainé à 500 ft / sol est déjà mort… Imaginez-vous, le classeur VAC sur les genoux, après une nav difficile. Les passagers aiment bien l’avion, mais les turbulences ils n’aiment pas trop et aimeraient bien être au sol à présent, la piste est pas très longue, l’intégration s’est faite un peu vite. Vous êtes un peu trop rapide sur votre dernier virage ca overshoot, mais ce n’est pas grave, vous inclinez un peu plus sans ajuster la puissance. Et d’un seul coup l’avion part, tout ce qu’il y a dans la cabine vole. Vous avez déjà perdu 200 ft dans le premier demi tour de vrille. Il en reste 300 ft, ressource comprise, pour en sortir vivant. Peu de chance …
Mais revenons à des choses plus joyeuses. On est à 5000 ft, le soleil commence à se rapprocher de l’horizon et j’apprends à faire mes premières vrilles et à en sortir.
Puis vient le moment de rentrer. Mika prends les commandes pour me montrer le tonneau déclenchée. Vitesse dans les 140 km/h et ca tourne encore plus vite ! Pas mal !
Puis on rentre en 09. L’avantage c’est qu’on se fait une arrivée rapide. On est à 3000 ft et à 2500 trs ca avance. La base le long de la plage de Biarritz, on enroule la finale et c’est bon. Deux rouges, deux blanches (et oui, y’a un FI à droite, faut faire gaffe 🙂 Vfe, un cran puis deux et l’avion est prêt. 135 km/h en finale et on le pose à deux et ca roule vers le club.
Super initiation voltige dans notre beau pays !
Deux semaines plus tard, le premier vol ayant fait ce qu’il devait faire, je reviens. Mais cette fois ci avec un autre objectif : débuter le premier cycle de voltige.
Il faut donc être précis et apprendre à bien faire les figures. On n’est plus sur de la mise en garde. Un tonneau doit être bien dans l’axe, les montées sous 45 doivent être bien à 45…
Je peux témoigner que ce n’est pas facile du tout. On n’a pas vraiment l’habitude de voler à ces angles. La montée lors d’un renversement, si elle est à 80° on ne s’en rend pas compte (au début, car très rapidement on l’entend : ca crie fort à droite).
Le renversement est par exemple une figure que je ne trouve pas naturelle pour un pilote « lambda ». En dehors du fait qu’on monte à la verticale, pour se renverser on met plein palonnier à gauche et plein manche à droite. Les commandes sont croisées et au début ca ne viens pas (et pourtant je pratique la glissade dans les arrivées rapide). Plus d’une fois on est partis sur le dos car je mettais du manche à gauche. Mais après une bonne nuit à répéter ca se passe mieux la séance suivante.
Une fois le tonneau et la boucle à peu près assimilé, on enchaine avec les premières figures du 1° cycle. Le rétablissement tombé qui consiste en un début de boucle (en fait 5/8 de boucle) puis d’un demi -tonneau et son « opposé », le retournement sous 45 qui commence par une montée à 45°, d’un demi-tonneau et enfin de 5/8 de boucle. Puis on commence à tout enchainer : Mika m’annonce les figures et j’essaye de faire. Pas facile.
On finit souvent par les vrilles justes avant de rentrer. Ce qui est difficile à mon niveau c’est de compter les tours (et les quarts de tours). Pour la sortie également, réussir à bien être verticale n’est pas évident.
Ce soir (4° leçon) Mika m’a montré la vrille dos. Ca commence à envoyer en négatif et ca passe un peu moins bien que le positif. En parlant de positif, j’ai eu mon premier début de voile noir. Une ressource tirée à 5G. D’ailleurs ce soir a été la fois où j’ai posé tout seul le Cap. Train classique oblige, faut faire un peu plus gaffe.
Les leçons s’enchainent à présent à un bon rythme bien que la météo vienne perturber cette organisation (et oui, on est en février). On commence à tout enchainer, et quoi de mieux que le programme connu de l’Espoir. Ce programme correspond au premier niveau de compétition en France. La mention « Voltige Elémentaire suffit » pour y participer. Alors c’est partit. Je vais vous le décrire, comment je le tourne sur ma zone préféré 🙂
On commence par un Immelmann (demi boucle suivi d’un demi-tonneau). En sortie de tonneau on réduit de suite en maintenant le palier. La vitesse diminue et vers 100 km/h on part en vrille ventre : plein manche arrière et palonnier à fond à gauche. On compte les demi-tours : « un demi-tour, un tour, un tour et demi, on sort ! ». Il faut se retrouver vertical descendant perpendiculaire à la cote. Des qu’on est en palier c’est une demi-boucle pour se retrouver en vol dos. C’est partit pour un premier virage dos pour 90° de secteur. On pousse, on essaye de maintenir le palier à inclinaison constante. Je souffre un peu physiquement… Palier dos et on est repartit pour un demi tour dos par la gauche. La faut rester bien concentré ! Manche à droite, pied à gauche (sur le dos, un virage coordonné c’est ca…) et on pousse. Pas trop, mais pas trop peu sinon on descend et vite ! On sort du vol dos par un tonneau et demi. Plus vite on les tournent et plus c’est « simple ». Mais après ces virages dos, on repasse en G positif et ca fatigue. On est sur le ventre et on respire 5 secondes (les premières). Ensuite c’est un retournement sous 45. On va donc chercher les 45° ascendants ventre et puis plein gaz. On compte, un, deux, trois. Demi-tonneau. On se retrouve (si on y arrive !) sur une 45° ascendant vol dos. On compte encore. Un, deux. On finit la boucle en laissant bien voler au sommet. On se retrouve à plat et on enchaine sur une boucle complète. On n’oublie pas le pied à droite dans la montée… On se retrouve en palier et ensuite on part sur un renversement. On va chercher la verticale sous 3.5 / 4 G. Le pied à droite s’enfonce de plus en plus (souffle hélicoïdal) et à 60 km/h on renverse : pied à gauche à fond et le manche à droite. Ca tourne et un peu avant la verticale descendante on stop la rotation sur l’axe de lacet. Réduction de gaz et on tire à 4G pour revenir en palier. Puis c’est un tonneau à droite. Ca tourne moins vite et surtout l’action aux pieds est inverse. D’abord à gauche puis à droite. Plus qu’une figure, et pour moi la plus compliqué : le rétablissement tombé. On débute par une boucle que l’on stoppe sous 45° descendant vol dos. On compte : un, deux, trois. Demi-tonneau. Si c’est bien fait on est encore sous 45° descendant vol ventre. On compte : un, deux. Palier. C’est fini.
C’est 3 minutes intenses ! Mais quel plaisir !
Voila comment cela se représente graphiquement. Une figure commence au point et se finit au trait. Le vol dos est en point tillé et rouge.
Les vols s’enchainent. Entre le programme connu de l’Espoir, on fait quelques figures de voltige avancée. Tout ce qui est remontée dos ne m’intéresse pas. Ca fait mal … Donc je me concentre sur les vrilles dos, les déclenchés positifs et les rotations verticales. Cette dernière figure est vraiment ma préféré : on est verticale, pour qu’elle soit assez longue, on tire assez fort (4G mini). Une fois établi, on met tout le manche à gauche et on dose le tangage pour que le triangle reste horizontal. Imaginez en 1 seconde passer de la montagne à la mer en ayant vu les Landes entre les deux.
Mais toutes les bonnes choses ont une fin 🙁 Le YL repart dimanche et moi je part en week-end jeudi. Jeudi matin est donc mon dernier vol … Mais il va être intense ! J’ai décidé de filmer ce que je peux … On met donc deux appareils photos scotchés solidement sur le cockpit. Il s’avérera que le mien, dirigé vers le triangle n’aura pas assez de batteries…
La mise en route est un peu difficile mais on part. Une couche quasi OVC traine vers 5500 ft. On monte donc vers 5000 ft et après avoir vérifié que les appareils photos ne bougeront pas, je débute mon habituel programme. Ce ne sera pas mon meilleur (les demi-tonneaux sous 45 ne sont pas si faciles que cela …). Entre temps, quelques « trous » ont fait leur apparition. Il ne nous en faut pas plus pour aller voir le soleil. Nous voila On Top en Cap 10. C’est grandiose. On zigzague entre les nuages, tantôt sur la tranche, tantôt sur le dos. Inutile de dire que c’est Mika qui pilote essentiellement. Mais qu’est qu’on se fait plaisir ! C’est assez difficile à retranscrire mais c’est l’un de mes meilleurs moments en avion.
Il est temps de repasser dessous. La couche n’est pas épaisse (300-400 ft) et même les plus petits trous permettent de repasser dessous (et oui, à la verticale !). On fait quelques dernières figures. Quelques rotations verticales puis je fais une avalanche : c’est une boucle ou à son sommet j’effectue un tonneau déclenché. Puis vient le temps de rentrer. Mes derniers tonneaux normaux puis c’est une descente vers 500 ft/mer pour longer la cote. Je plonge littéralement. Je stabilise VNE – 20km/h (soit 330 km/h indiqué tout ne même). Le vario est stable à -3500 fm/min. 500 ft QNH on stabilise au travers des plages d’Anglet. Un bateau de plongée va nous permettre d’aller cherche notre base. Virage tranche gauche, aile à plat, je tire pour aller chercher les 1250 ft et c’est la finale. Dernier posé (pas si bien réussi que cela). Voici la vidéo du vol (la qualité n’est pas super … ). J’en ferrai des meilleurs plus tard avec un matériel plus adapté.
Au final j’aurai passé mon 1° cycle en 7h40. 7h40 de pur bonheur. Merci beaucoup à Mika pour avoir réussi à ramener son Cap 10 quelques semaines à Biarritz.
Pendant ces quelques heures, on prend conscience que piloter un avion dans tout son domaine de vol, et de façon précise n’est pas si facile que cela. On comprend à présent (même si on le savait) que faire quelques figures avec un avion pas prévu est une sacrée bêtise (surtout en club, ou les avions sont utilisés par beaucoup de personnes différentes).
La suite ? Je vais m’inscrire rapidement dans un club ou y’a un Cap 10 pour continuer à apprendre et qui c’est peut être faire quelques compétitions au niveau Espoir 🙂 A bientôt pour de nouvelles aventures !
tire pas la langue quand tu fais des glissades 😉
super récit & vidéo !
A+
Je tire la langue quand je suis concentré. Au début en voiture c’était pareil… Ca me passera 🙂
Tu t’es jamais mordu la langue?
Les figures sont sympas, surtout le tourbillon zippé par 4.
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