Un récit un peu spécial, avec seulement du texte et une photo de l’avion au sol. Car ce matin j’ai essayé un avion où l’on ne peut pas prendre de photo en vol (ou alors on n’essaye pas vraiment l’avion).
Cet avion c’est l’Extra 200 : avion de voltige moderne, bi place, mais qui affiche des performances comparés à celle d’un Cap 10 C bien « supérieur » :
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Moteur de 200 ch à injection, hélice à vitesse constante, facteur de charge limite de -10 / +10 g en solo (et -8 / +8g en bi place) et enfin 320°/s de taux de roulis. Pour comparaison le Cap 10 C c’est -4.5 / +6 g et 180 °/s.
Je vais comparer au seul avion de voltige que je connais … En plus, ils se retrouvent souvent ensemble dans les compétitions (en National Bi Place entre autre).
J’arrive 10 minutes en avance à l’aéroclub de Moissac Castelsarrasin ce samedi matin. Il fait grand beau et frais : les perfos avions n’en seront que meilleurs.
L’installation à bord n’est pas aussi aisée que dans un Cap 10, mais n’est pas non plus très compliqué. Une fois installé, il faut se sangler. Comme je pense qu’on va « envoyer » plus qu’en Cap 10, pas question de mal s’attacher. Le harnais est de type « cliquet » ce qui permet de serrer à fond. Une fois tout serré, le bassin ne bouge plus du tout, il faut que je desserre un peu les ceintures qui tiennent le haut du corps pour atteindre la mixture et le pas d’hélice.
Mon instructrice s’installe alors devant. Le harnais a l’air encore plus compliqué… On met en route, comme en Cap, c’est un moteur à injection. Ca part sans problème et on fait chauffer l’avion. Petit problème d’intercom…
Viens ensuite la première difficulté : faire rouler l’avion. En effet, on ne voit rien devant ! Cependant les palonniers sont très précis.
On est tout seul en ce dimanche matin à Moissac. Essais moteurs, y’a juste la régulation hélice en plus (ca me rappelle un peu le PA28R 200). La température d’huile monte très vite (bien plus vite que sur le Cap). On remonte la piste et on s’aligne. Les freins sont très vite sur les palonniers et faut faire attention à ne pas freiner en gardant l’axe. Comme on ne voit rien devant, il faut regarder à droite et à gauche afin de savoir si on va droit. Mais comme il n’y a pas de vent ce matin, le décollage se passe sans problèmes.
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L’avion reste dans bien l’axe lors de l’accélération et on sent bien les 20 ch en plus. A 200ft, je passe l’hélice à 2500 trs/min. On n’a pas de variomètre dans l’avion, mais l’altimètre grimpe vite. On arrive vite à 3 500 ft et on commence : parabole et mise dos / sortie dos. Premières impression : ca tourne très vite, et c’est assez stable sur le dos.
J’envoie ensuite un rétablissement normal (Immelmann). Je tire comme en Cap 10, ca doit monter sans aucune difficulté à 5.5 g (oupsss) et en sommet je ne relâche pas assez. Ca ne manque pas, ca vibre de partout, je relâche la pression et fait mon demi tonneau un peu n’importe comment.
Comme le profil est symétrique, il est bien moins tolérant à basse vitesse, il faut donc diminuer l’incidence et pour cela relâcher plus le manche en sommet de boucle.
On continue ensuite sur du premier cycle : tombé, rétablissement sous 45, … Problème à bien visualiser les trajectoires sous 45 (le triangle n’est vraiment pas le même). La précision en roulis est diabolique et je pars souvent à droite en montant (mais ca le fait aussi en Cap).
Ensuite un peu de négatif : remontée dos (ce n’est que ma deuxième). Je vois que le super cadeau qu’on m’a offert pour mes 25 ans est vraiment utile : le casque n’a pas bougé d’un yota. Mais ca fait un peu mal, question d’habitude…
Je commence mon programme connu : rétablissement normal pas trop mal cette fois ci, puis vrille. Le comportement est, je trouve, bien plus régulier qu’en Cap. Ensuite demi boucle, mais la j’ai encore trop tiré et ca vibre en sommet, je suis désaxé et un peu perdu sur le dos. Mais je suis bien, et j’enchaine le premier virage dos. Je descends un peu, ca se rattrape. L’instabilité en roulis est vraiment plus faible que sur le Cap. Dièdre nul … Ca aide 🙂
Puis on passe au 2nd cycle : tonneau 4 facettes (ca tourne vraiment vite et c’est bien sympa) puis des rotations verticales. Je trouve la verticale assez dure à marquer, donc les rotations ne sont vraiment pas très droites, mais bon, ce n’est pas une compétition !
Je m’essaye ensuite à une avalanche (boucle avec un déclenché en sommet). Mais je fais l’erreur de faire le déclenché comme en Cap10 en gardant le manche en arrière à gauche… alors qu’il doit être dans le coin avant gauche. Du coup je désaxe beaucoup.
Puis on repart sur des rotations verticales. Le renversement ne se fait pas comme en Cap, j’ai mis trop de manche à droite en sommet (alors qu’en Cap je suis en butée à droite sur un renversement à gauche).
Quelques tonneaux : ca tourne tellement vite que c’est vraiment plus simple. Le « cercle sacré » est moins sacré …
On finit ensuite par une cloche. Comme en Cap ce n’est vraiment pas conseillé (…) j’en profite. Cette fois ci je me laisse guider. On monte et d’un seul coup cela se fige, et on bascule sur l’avant en voyant la piste en grand ! Vraiment sympa ! On ne sent pas vraiment la marche arrière … Faudrait avoir plus l’habitude.
Puis il est de temps de se poser, on intègre la vent arrière, base, ne pas oublier de repasser plein petit pas. On était plein riche et les roues sont dehors 🙂
En finale je perds un peu mes repères « classique », car on ne voit rien devant… En très courte c’est l’instructrice qui reprend car je suis un peu en « vrac ». On freine doucement et je taxi l’avion au parking. On lui remet 22 litres pour 30 minutes de vol.
L’accellero donne +6.5 / -3.5 g. Mais je ne les aie pas vraiment senti (la dernière fois en Cap à 3.5 ca devenais déjà gris…).
Un bien bon avion ! C’est sur, je revolerai dessus. Et je commence à imaginer ce qu’ils font dans les monoplaces de 330 cv …
Je ne m'attarde pas à Moissac (j'en ai même oublié mon casque !), faut aller à Saint Girons : planeur de prévu !