Y’a bien longtemps que je n’ai pas écrit sur mon blog, car je n’avais soit rien à écrire soit rien pour l’illustrer (faut avoir que lire 3 pages sans photos ni vidéos est assez barbant…).
Et bien là j’ai quelque chose à écrire et quelque chose à montrer ensuite …
Ça se passe dans le sud-ouest de la France, cette belle région bien connu pour sa gastronomie très légère…
Je suis en progression pour le second cycle de voltige, avant d’aller plus loin, quelques mots sur la progression du voltigeur. Une fois un brevet en poche (Brevet de Base ou PPL) le pilote peut se perfectionner et découvrir par exemple la voltige (ou le vol en montagne, le vol de nuit ou autre…). Dans le cas de la voltige il existe deux niveaux : le premier dit « voltige élémentaire » (ex premier cycle) permet au pilote de découvrir le vol en 3 dimensions : boucle, tonneau, vrilles et composition de tout cela. Ça reste en accélération positive et il n’y a pas de figures très complexes. Ça permet de partir en vol et pouvoir bien s’amuser. Avec un peu d’expérience (et si la licence du pilote le permet) d’emporter un passager (rare sont les avions de voltige ou on peut emporter plus d’un passager).
La suite c’est le second niveau : « voltige avancée et négative » (ex second cycle). On commence à vraiment rentrer dans le bain. La partie négative c’est comme le premier cycle sauf qu’on le fait « à l’envers ». Au lieu d’avoir l’accélération qui va du haut vers le bas (comme normalement), elle va du bas vers le haut et donc sent sa tête exploser. La partie « avancée » du niveau consiste à de nouvelles figures (autant positive que négative) : tonneau en virage, déclenchés, vrilles de toute sortes, (et si on l’avion qui va bien on peut aussi apprendre à faire une cloche puis torques rolls, ruades et autres figures gyroscopiques).
J’ai obtenu mon premier cycle l’été dernier et à présent je suis en route pour le second. Aujourd’hui j’ai réservé pas moins de 3 vols … L’avion est ensuite en Grande Visite et donc indisponible jusqu'à début janvier…
Comme une démonstration vaut mieux qu’un long discours, voici la vidéo du vol du milieu :
Quelques mots à présent :
A ma droite (donc à gauche sur la vidéo) c’est mon instructeur ! Ca je pense que vous l’aurez vu…
Avant chaque figure une sorte de hiéroglyphe est affichée : c’est la représentation (code Aresti) codée de la figure : quand on enchaine plein de figure (en compétition), on a une fiche et comme cela on peut voir rapidement la figure qui suit (en vrai on connait l’enchainement par cœur, mais pour se rassurer on regarde entre deux (quand on en a le temps …)).
Les deux dernières « figures » ne sont pas figures. C’est de la mise en garde. Au niveau d’un pilote « non voltige », la mise en garde consiste à faire des vrilles et surtout à savoir s’en sortir. Ces vrilles sont des vrilles ventre « standard ». Là ce sont des vrilles plates, c'est-à-dire que l’avion a une assiette assez faible. Cette vrille est plus dangereuse car elle tourne très vite, et qu’on met un temps important à s’en sortir. Comment on y arrive : simplement « comme si » on voulait sortir de la vrille en utilisant le manche au lieu des palonniers : dans une vrille à gauche si on met du manche à droite cela aplatit la vrille (et vice versa). Donc dans certaines figures on pourrait se trouver en vrille plate (ex : l’avalanche qui consiste à un tonneau déclenché au sommet d’une boucle : le tonneau déclenché consiste à faire décrocher une demi aile en donnant une incidence très rapide et appliquer ensuite une forte dissymétrie).
Sur la première vrille, c’est Mika qui l’a vraiment arrêtée, car mes actions n’étaient pas assez rapides. La seconde fois j’y suis allé plus fort et j’ai trouvé les commandes très dures… Assez impressionnant les vrilles plates : débutée à 6500 ft, on perd environ 150 ft par tours, un tour c’est environ 2 secondes … Dans la vrille on ne chôme pas : scan sur la pression d’huile, l’altimètre et on compte les tours. La sortie on passe de manche arrière à droite pied à gauche à manche avant à gauche pied à droite (croisé total) et surtout on reste dans cette position : il faut repasser d’une vrille plate à une vrille normale puis à la sortie de vrille. Ça prend entre 1 tour et demi à presque 2 tours… C’est très très long. Pour comparaison, une vrille de compétition s’arrête au moment précis ou on l’a décidé (quand on y arrive …). Là c’est vraiment plus long et pendant ce temps-là l’alti diminue… Si on bouge les commandes, il faut tout recommencer … Ce qui est donc « difficile » c’est de rester commandes bloquées pour la sortie et d’attendre que cela sorte sans surtout ne rien toucher…
Et maintenant quelques détails sur les autres figures plus classiques :
Figure 1 : tiré, deux de quart poussé : on est en palier (chaque figure de voltige débute en palier (ventre ou dos)), on tire pour une verticale montante (env. 4g). Une fois verticale, première rotation de 90deg, arrêt bref mais visible, et on refait 90 deg. On a presque plus de vitesse mais le moteur est plein gaz : effet de l’hélice à fond. On pousse donc avec du manche a droite et du pied à droite. ON s’établit verticale descendant et selon la vitesse voulue pour la figure suivante et l’altitude encore disponible on tire (à 4g habituellement, dépend de la vitesse).
Figure 2 : c’est du premier cycle : demi boucle et au sommet un tonneau et demi. En haut on a peu de vitesse et faut bien coordonner les pieds pour rester bien droit : j’ai beaucoup de mal avec ces figures…
Figure 3 : idem, premier cycle : renversement. On tire verticale (3.5g suffisent), plus on monte plus on appuie sur le pied droite (effet de l’hélice). A env. 60 km/h, on botte à fond à gauche pour tourner sur l’axe de lacet. On s’établit vertical descendant puis on se remet en palier.
Figure 4 : la remontée dos : c’est la figure négative de base. On commence par un demi-tonneau pour se mettre sur le dos puis on va pousser pour faire une demi-boucle. On pousse pour avoir -3.5g. Une fois que la tête s’est bien habituée c’est « assez simple ». Ne pas oublier du pied à droite en haut (faible vitesse puissance max).
Figure 5, 6 et 7 : tonneau en virage. C’est la figure qui vous « perd ». Il s’agit de faire un virage et dedans des tonneaux. Ils peuvent être soient intérieurs (cad que les tonneaux sont dans le même sens que le virage) soit extérieurs. Ça demande une coordination des pieds et du manche très importante. On passe par une alternance de g négatif et positif …
Figure 8 : rétablissement tombé avec 2 de quart dans la descente : on début une boucle. Une fois sous 45 deg descendant on stoppe la boucle et on effectuer 2 facettes de 90 deg.
Figure 9 : tonneaux à 8 facettes : un tonneau ou tous les 45deg de roulis on s’arrête. Le premier c’est le mien, le second celui de Mika … Notez les différences …
Figure 10 : renversement avec une rotation d’un quart dans la montée et un quart dans la descente. En sortie du premier quart il faut mettre du pied à droite pour avoir assez d’amplitude pour réussir à renverser.
Figure 11 : vrille dos d’un tour un quart. On est sur le dos, on décroche sur le dos et met le pied à fond à gauche et le manche à fond à droite (et devant). Il faut sortir vertical descendant au bon secteur (au bout d’un tour un quart). La succession de g négatif et positif peuvent voiler le pilote …
Voilà … C’était le deuxième vol de la journée. Le premier il ne faisait pas beau et le dernier on a fait que du négatif (+4.9 / -3.9 g …). Ça m’a calmé (1h40 de voltige en une journée, à mon niveau, ca me calme…).
Je n’ai plus qu’une chose à dire : essayez la voltige !
Essayez, en voilà une idéee qu’elle est bonne . C’est impressionnant et très beau. Mais enfin qu’est ce qu’on vous a donné à manger quand vous étiez petits pour que vous soyez aussi casse cou ? Il parait que Florence s’est même achetée une moto !!!!!
je t’embrasse
Chantal