Petit résumé d'un week end bien chargé : petite séance de voltige après 1 mois et demi d'arret et laché planeur.
Ce WE nos météorologiste prévoit un grand beau temps. Alors faut en profiter pour aller voler.
Etant sur Toulouse, je vole à Villeneuve sur Lot et Saint Girons (en plus de voler à Biarritz … Etre membre de 4 aéroclubs c’est un peu beaucoup (oui, y’a MPV aussi mais je n’y vole plus)). Petite digression sur le pourquoi Saint Girons.
Ne pouvant pas continuer ma progression en voltige (passer la qualif « voltige avancée et négative ») car mon instructeur n’est plus disponible, je me suis rabattu sur un autre « sport » aérien, bien plus écologique et moins onéreux : le planeur.
J’avais longtemps envie de m’y mettre. Tout d’abord « pour voir ». On entend tellement de chose (c’est la meilleure école de pilotage par ex) qu’il faut tout de même voir de ses propres yeux.
De Toulouse je n’ai que l’embarras du choix. Mais voulant aller dans les montagnes cela restreint. Si on rajoute le fait qu’une section moteur soit présente est un gros plus, mon choix s’est porté sur Saint Girons.
Saint Girons, c’est le premier terrain ou je suis allé une fois mon PPL réussi. Une nav au FL105 en DR400 – 180.
C’est la plateforme quasi parfaite : 2 pistes : une en herbe, une en dur, un peu de montagne, de l’auto / info mais un METAR dispo avec sa station météo. Seul « désavantage », c’est qu’il n’y a pas de vol de nuit, mais on ne peut pas tout avoir.
Revenons à nos moutons. Cela fait un mois et demi que je n’ai pas touché les douces commandes du Cap 10 et faudrait pas que ca dure plus longtemps. Le samedi matin, je prévois donc un vol en solo en Cap. J’arrive à 9h30 à Villeneuve avec une visi de l’ordre de 600 m. Brouillard matinaux, mais ca chauffe fort et ca va « vite » se lever. Je sors l’avion (fallait sortir un Robin avant) puis le Cap. Tout seul (car personne sur la plateforme) ce n’est pas facile. Le plus difficile c’est de l’emmener à la pompe. Comme on paye à l’horamètre, j’ai économisé 1 min (2 € 75 quand même) en le poussant. Ennuis, ca monte un peu et j’arrive « en haut » avec au moins 150 pulsations minutes. 5 minutes plus tard (je ne fais pas assez de sport), je commence à faire le plein. Le soleil perce doucement : on doit avoir 1000 m de visi, il est 10h30. Dernier préparatif, je révise mon programme libre et connu, je sangle bien la place droite (inutile de vous dire ce que pourrais faire une boucle de ceinture dans une vrille…) et je m’installe. Entre temps, on a du passer à 5000 m de visi et plus de couche nuageuse. Mise en route, roulage et alignement.
Décollage ! Ca se passe bien, et ce matin, l’air frais, moi tout seul et les 180 chevaux de ma monture m’octroie un jolie 1500 ft/min. J’ai pourtant le plein. Inutile de dire que j’arrive vite aux fatidique 2500 ft ou je contact Toulouse Info pour activer la zone.
Petite mise en jambe avec une parabole bien marquée et une mise dos. Oups, après 1 mois et demi faut s’y remettre … Une boucle, et les effets de la pesanteur accéléré se font ressentir et deviens grisâtre en périphérie de vision.
Le temps de se réhabituer avec un renversement et quelques tonneaux et une vrille j’envoie mon connu. Pas de problème sauf que tout est approximatif je trouve. Enfin, les compète cette année c’est fini, la on prend juste du plaisir. Je remonte, et j’envoie mon libre.
A la fin, c’est partit pour un peu de figures dans tous les sens : boucle avec tonneau (piloté) au sommet, tonneau 4 facettes, renversements, … Tout le premier cycle y passe.
Il est temps de rentrer, ca fait 25 min que ca tourne, et bien que je me sente bien, je commence à penser à l’atterrissage. Car moi, c’est bien ce moment la qui me fait le plus « peur ». Le train classique, et je trouve spécialement le Cap 10, ne sont pas forcement facile.
Je rentre « pleine balle » (2500 trs / min et -1 500 ft au vario, ce qui donne un bon 280 km/h indiqué) et cela me propulse en début de vent arrière 10. Toujours personne, circuit normal cette fois ci. Un bon attero veut dire une bonne finale. Les circuits courts glissés, ce sera pour un peu plus tard. Stabilisé deux crans à 400 ft / sol. 130 km/h au badin. Axe, plan, vitesse…
Je me pose je pense un peu vite puisque j’ai le droit aux petits rebonds. Mais « j’attends » que cela se passe et finis manche arrière. Petit freinage et je dégage et roule au park.
Cette fois ci il y a quelques personnes qui m’aident à ranger le Cap puis le Robin. 30 minutes de vols, +4.7 / -1.8 g. J’ai même réussi à rester bien lucide en virage dos, donc c’était bien sympa !
Mais faut pas trainer : ma deuxième leçon de planeur est dans 4h … A Saint Girons.
300 km plus tard (malheureusement pas en avion), me voici arrivé à Saint Girons. Mon premier vol, un mélange de baptême et de leçon a été fait en Duo Discuss. Un planeur avec une envergure impressionnante et une finesse bien 4 fois supérieur au Cap 10 (dans les 42 je crois bien). Ca avait duré 1h40 ou on a pu voir presque tous les types de vols (convectif, thermique et pente). Voler à quelques mètres des parois ou du sol c’est énormément grisant ! Surtout quand on vient de l’avion et ou c’est « interdit ».
Cette fois ci, c’est sur un K13, planeur école par excellence, que je volerai. J’arrive en bout de piste, car le planeur y est déjà et on s’installe. Le remorqueur arrive et c’est partit. Cette phase n’est pas vraiment naturelle, surtout en venant de l’avion. Maintenir bien droite l’inclinaison lors de la phase d’accélération puis suivre l’avion remorqueur est quelque chose de pas évident au début et cela demande beaucoup d’attention.
Une fois en largué du remorqueur, la préoccupation première du pilote de planeur est de ne pas descendre, donc de monter. Ce samedi, ce n’est pas très facile. Mon instructeur m’aide encore beaucoup (pour ne pas dire qu’il fait tout) afin qu’on reste en l’air le plus longtemps. Le premier vol dure à peine 10 min. On se repose rapidement. On attend encore un peu que cela chauffe. Deux autres planeurs partent en l’air et arrive à se maintenir grâces aux « bulles » d’air chaud créent par certaines surfaces au sol (usine, parking de supermarché, …). On y va également. On arrive à s’élever doucement (des varios entre 0 et +2m/s). Puis on se dirige vers les petites montagnes pour essayer de trouver de la brise. On arrive à trouver quelques pompes et très vite on est rejoint par des parapentistes.
Des fois on est 3 (deux paras et nous) dans moins de 50m d’étagement à spiraler à 60° d’inclinaison. Ils sont à quelques mètres de nous et n’ont vraisemblablement pas du tout peur…
Ensuite on va un peu travailler proche des parois. Je ne suis pas assez près me dit mon instructeur. Le saumon doit bien être à 20 m des cailloux… Mais au bout de quelques passages, j’arrive à me rapprocher suffisamment pour profiter au maximum des courants ascendants. Survoler le sol à quelques mètres, tout en sachant qu’on ne fait pas de bruit, est vraiment une sensation très agréable !
Ca fait 1h15 qu’on est en vol, et va bien falloir revenir se poser. On intègre une longue finale. La méthode en planeur est différente de celle que j’utilise en avion : la vitesse se gère au manche et le plan aux aérofreins (en avion ce serait au gaz). Certains FI issus de certaines écoles le font comme cela. Pour l’avion, je trouve cela un peu bête, mais pour le planeur ca fonctionne bien.
Le posé en planeur n’est pas vraiment difficile (quoique qu’avec du vent de travers ne doit pas être facile) mais on est très très bas par rapport à un avion. Ne pas vouloir arrondir trop haut et surtout pas se poser en relevant le nez comme sur un avion. Faut toucher en ligne de vol.
On range le planeur, le nettoie et je rentre sur Toulouse. Normalement, demain on remet cela !
On est dimanche 13h00 et confirmation que je repars à Saint Girons. Une heure et quart plus tard j’y arrive un peu en avance et je regarde les avions. Il y a un PA18 … Va falloir que je me fasse lacher dessus. Je pourrais faire du train classique comme cela !
Mon instructeur arrive et on commence à sortir le K13. On part pour un premier vol qui va durer 5 minutes. Il n’y a rien …
On repart ensuite et la on trouve quelques bulles qui nous font monter à 1100 mètres. Ca me donne le loisir de bien travailler les virages car les bulles sont petites. Enchainer plus de 20 tours à 60° d’inclinaison… Faut pas avoir le tournis ! Mais les effets secondaires (roulis induis et lacet inverse) sont vraiment bien visible (bien plus qu’en avion). Dégauchir dans un virage pour augmenter la cadence, faut y croire au début et on le voit ensuite !
Grace à notre hauteur chèrement acquise, on fait ensuite des exercices d’autorations (les vrilles). Je pensais que ca serait un peu comme le Cap 10, mais c’est très doux et ca sort tout seul ! (enfin avec du pied qui va bien quand même). Petit reflexe de voltigeur de tirer rapidement en sortie de vrille (pour enchaine sur une demi boucle par ex…) mais la faut pas lui mettre trop de g. J’en fait 2 autres et on intègre la vent arrière. Après ce vol d’une heure, surprise … Je vais partir tout seul pour un tour de piste.
Me voici donc équipé à l’avant du K13. Même si cela n’a pas la saveur du premier lâché (celui la, je m’en souviendrais !), ca reste néanmoins un vol « spécial ». Le remorqueur arrive et très vite il met la puissance : se battre au début pour garder une inclinaison nulle, penser à décoller pas trop tot, puis le suivre : faut qu’il reste fixe. Pas facile. A 700 m QNH je me largue et j’engage la vent arrière. J’ai donc le temps de prendre quelques photos (j’en aurai bien prise à 15 m des cailloux, mais j’ai préféré piloter… promis j’en ferrai cet hiver).
Je tourne en base, facile ce sont les mêmes repères qu’en avion : 45° du point d’aboutissement (quoique des TDP « long » y’a longtemps que je n’en ai plus fait en avion). A partir de la mi-base on sort les aérofreins (juste un peu au début) puis en finale, faut que le point d’aboutissement reste fixe. Le plan aux AF, la vitesse au manche.
Je me pose « pas trop mal » (le palier était un peu haut), mais faut se refaire tous ses repères. Et je m’arrête en plein milieu de la piste.
On dégage ensuite le planeur et on le range.
J’ai donc été lâché après 4h10 de vols et 5 atterrissages. Mais la route est encore bien longue avant le brevet.
Je rentre sur Toulouse. Au final ce WE j’aurai volé 3h10 et aurais fait pour cela 6 heures 30 de voitures (env. 500 km). Faut avoir envie !