De Bodø au Cap Nord

de | 16 novembre 2016

L'équipe est arrivé à Bodø la veille, partis du Dannemark le matin avec une étape en Suède. Ce qui précède à lire ici.

Après une bonne nuit de repos (ca y est, le soleil ne se couche plus du tout !) l’objectif du jour est assez simple : c’est Honningsvåg, le terrain du Cap Nord !

Mais la cela devient compliqué car il n’y a pas d’avgas sur place donc faut refueller avant. On choisit Alta qui est environ 100 km au sud et sur la route.

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Si à Bodø il fait plutôt beau ce n’est pas le cas partout sur la route et vers Tromsø ce ne sera pas grand bleu. Mais comme on a des terrains de replis et qu’on prévoit de voler sur la mer, on décide d’y aller.

Si autant hier c’était gris, aujourd’hui, le décollage de Bodø est magnifique et en moins de temps qu’il en faut pour le dire on se retrouve avec de l’eau turquoise et des fjords partout.

 

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C’est notre premier vol par beau temps en Norvège, hier ce n’était pas top niveau météo. Quand on arrive au sud des Lofoten, c’est simplement magnifique !

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Mais cela ne dure pas trop et le plafond bas prévu est bien là. Nous ouvrons la marche et donc somme en première lignes quand il y a des questions « locales » avec les contrôleurs comme : « F-QN, are you familiar with Tjeldsundet fjord ». C’est toujours un grand moment de solitude quand on a ce genre de phrase … Mais à force de parler on trouve ce que c’est 😉 D’ailleurs on y aura notre première info de traffic depuis l’Allemagne (sans compter celle du DR400 ou du Cirrus), un autre VFR qui va vers le sud. Nous on va vers le nord. Nous prenons le côté ouest du fjord et lui le coté est. On est alors à 600 ft cause nuage donc pas de possibilité de s’espacer verticalement.

On ne voit pas l’autre traffic et nous on continue sur le côté ouest de notre fjord.

En quittant le fjord, les nuages montent un peu mais une couche est aussi dessous assez bas. Ce n’est jamais très agréable d’être entre deux couches soudées, surtout si elles se rapprochent l’une de l’autre.

Actuellement y’a 2000 ft environ entre les deux couches, alors on s’y engage et rapidement on voit de la « lumière » au bout. On rassure le DR400 qui est 10/15 minutes derrière nous, heureusement que les fréquences sont dans l’ensemble assez vide (là c’était avec Andøya) car les norvégiens n’ont jamais du entendre autant de Français que quand on est passé chez eux 😉

Le Cirrus est un peu plus loin en mer et est sur le point de nous dépasser.

On arrive avant Tromsø et nous faisons le choix de rester au large et ne pas rentrer entre les îles.

Et comme prévu le temps s’améliore. Pour aller à Alta, on décide de faire une variante pour se faire l’entrée d’un petit fjord qui est au nord-ouest d’Alta. D’ailleurs on ne fait plus de nord dans notre route mais plus que de l’est et les méridiens défilent assez vite sur le GPS ! On voit plein de plage magnifique et également pas mal d'embarquadère (vu le nombre d'île …).

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A l’arrivée dans notre fjord j’essaye d’avoir l’ATIS d’Alta mais (et c’est bien la première fois) les haute parois des fjords nous empêche de l’avoir. Même l’approche ou la tour ne répondent pas. Le petit truc c’est qu’on arrive dans la CTR juste à la sortie du fjord. Mais bon, on se dit qu’il ne doit pas y avoir trop de monde sur la fréquence et dès qu’on sera sorti du fjord on les appellera.

Et en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, à la sortie du fjord, la fréquence ATIS et la tour deviennent limpide. Je passe mon message rapidement et on a le droit de rentrer dans la CTR.

Et quelques secondes après moi, le DR400 s’annonce. Etonnement général, on avait 10 minutes d’avance et les voilà 1 ou 2 minutes après nous. Nous n’avons pas dû passer par le même endroit.

Le vent est calme mais c’est la 29 en service et nous la 11 nous arrangerait. Avant même de demander le contrôleur nous propose une finale 11 avec arrivée rapide car derrière nous la ligne arrive et est sur l’ILS11. Du coup pas de chance, le DR400 se voit offrir la vent arrière 29 et passe numéro 3. C’est le hub d’Alta !

En finale le PAPI nous montre que l’approche doit être forte pente car pour avoir les 2 rouges / 2 blanches il faut un sacré plan.

Posé et on repère où est le Cirrus afin d’avitailler.

Le Cirrus est là depuis longtemps mais n’a pas encore avitaillé car l’essencier n’était pas dispo et arrive bientôt. Pour le Cessna je m’en occupe (comme faut monter sur les marches pieds) mais son pistolet ne déclenche pas automatiquement. J’en mets quelques litres à coté et la bas ils ne rigolent pas. La police de l’aéroport pourrait venir car cela abime le goudron…

Le DR400 avitaille aussi (et en mets un peu dehors par la mise à l’air libre). Du coup on en profite pour faire un peu de poésie 😉

 

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Et c’est la traditionnelle photo de groupe. On est presque à destination, par 69 degré et 58 minutes nord.

 

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Plus qu’une heure de vol pour Honningsvåg et on sera arrivé. Il fait grand beau à Alta et les METAR d’Honningsvåg sont rassurant : visi sup à 10 km et des nuages FEW vers 600 ft et SCT vers 2000 ft depuis ce matin. Il n’y a pas de TAF, mais on n’a qu’une heure de vol alors on se dit que c’est bon et de toute façon ici c’est CAVOK et prévu de le rester.

Petite carte du terrain d'arrivée : le but du voyage.

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On met en route pour la dernière étape et c’est partit. Le DR400 est juste après nous et le Cirrus encore un peu après, mais vu sa vitesse il sera arrivé avant nous.

Et c'est ce qu'il se passe. Photo quand il nous double et vue de leur G1000 avec position des avions grâce au transpondeur.

g1000

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Pour notre part on passe par des petits bras de mer entre les îles et on évite Hammerfest. Ensuite on rentre un peu dans l’intérieur des terres. Si avant, quelques centaines de kilomètres au sud, on voyait encore des maisons, la il n’y a rien. Absolument rien. Alors on en profite de gêner personne pour descendre voir ce qu’il s’y passe ! On passe de lac en lac et à un moment on arrive sur un torrent qui nous ramène sur notre fjord pour aller voir le Cap Nord.

A force d’aller voir à droite et à gauche l’heure passe et j’avais mis 1h10 de vol, on va avoir un peu de retard et comme on est sous plan de vol je passe avec Valan information qui est l’AFIS d’Honningsvåg.

Et la je commence à comprendre qu’il se passe quelques chose …

J’entends le Cirrus qui « remonte » et le DR400 qui est on-top. On top de quoi ? On est à 15 nautiques et il fait grand beau … Mais on commence à comprendre. Voulant passer voir le Cap Nord, on voit que tout est complétement bâché, d’ailleurs on ne verra rien du Cap Nord, les nuages recouvrent entièrement la terre. La seule chose que je peux montrer est le GPS.

 

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L’AFIS nous passe la dernière météo, visi sup à 10 km mais nuages à priori fragmenté 400 à 600 ft.

Inutile de dire que sur la fréquence de Valan ca ne parle que Français, chacun essaye de savoir où sont les autres et quelle météo il a. Je comprends que le DR400 est plus au sud et que le Cirrus n’est pas loin de nous.

Et là le DR400 annonce « field in sight », ils sont en base 26 et rapidement ensuite posé. Nous on est encore on-top à 1200 ft env. 5 NM au nord-ouest du terrain.

De là je vois un énorme trou, au moins 1 km de diamètre et surtout je vois la mer en dessous. Prudemment je vais voir si on peut s’engouffrer dessous prêt à remonter si nécessaire, j’arrive à hauteur des nuages, et je vois le terrain au bout. On est à 2,5 NM du terrain, mais y’a de la visi. Tout de suis-je vois le terrain et une trajectoire possible pour rejoindre la base 26. J’annonce également « field in sight » et en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, je suis en base. La finale a dû durer 2 secondes et on se pose. Après avoir fait que des pistes de plus de 1500 m, se retrouver avec 900 m de piste, au ras des cailloux par 500 ft de plafond (ou un peu moins), piste éclairée et descendante ça fait « bizarre ». Mais le Cessna avec les volets tout sortis peut se poser vraiment court. Donc je sors toute la ferraille en dernier virage et on se pose sans encombre puisque avant la mi-piste c’est contrôlé et on sort face à la tour pour rejoindre le DR400.

On entend le Cirrus qui doit être vertical on top. Après 2/3 minutes d’euphorie et comme on ne le voit pas arriver je prends un casque et rallume la batterie du DR400 pour voir ce qu’il fait. Décision est prise de dérouter sur Alta. Nous ne serons que nous 6 ce soir à d’Honningsvåg. Mais il vaut mieux ainsi car cela se bâche à grande vitesse ici. A présent il ne doit y avoir que 300 ft de plafond.

Une fois le Cirrus repartis vers Alta, nous nous mettons en quête d’un véhicule… Une personne de l’aéroport vient nous voir et après discussion il nous trouve un mini bus de 9 personnes ! Super ! On range les avions et on fait la photo de groupe d’Honningsvåg !

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Un coup de téléphone de l'équipage du Cirrus qui est bien posé à Alta et nous quittons l'aérodrome. Après avoir cherché un hotel (pas de Booking ici) on arrive dans une auberge de jeunesse où on a presque privatisé le 4ième étage. Pas un hotêl de libre !

Pas de resto ce soir mais un apéro-dinatoire dantesque puisqu’on a tout sortit pour l’occasion : le foie gras, le vin rouge, le rhum, la charcuterie et surtout le champagne … On se fait même remonter les bretelles par la direction car on fait trop de bruit … Mais après presque 20 heures de vol depuis le Sud Ouest de la France il est temps de faire un peu la fête ! 

 

Sur la vidéo des plus beaux paysages, cela commence par Bodo !

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